Inflation : Valérie Pécresse fait voter son "bouclier social" francilien

Il s'agissait de la première réunion de l'assemblée régionale depuis la défaite de la dirigeante de la région à la présidentielle.

La région Île-de-France présidée par l'ex-candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle Valérie Pécresse a adopté jeudi à l'unanimité son "bouclier social" anti-crise et inflation, malgré les critiques des oppositions qui lui reprochent un programme en "trompe-l'oeil".

Parmi les 30 mesures du programme que l'ancienne ministre chiffre à 200 millions d'euros: le gel du prix des cantines pour l'année scolaire à venir, soit "4 millions d'euros qui vont être rendus aux familles", une aide de 500 euros à la conversion des véhicules thermiques au bioéthanol et le doublement de l'aide au départ en vacances d'été des personnes précaires, qui devrait bénéficier à 10.000 Franciliens.

Un fonds "anti-précarité" pour les étudiants

En direction des jeunes, la première région de France a également voté un fonds "anti-précarité" d'un million d'euros pour les étudiants et le renforcement de la gratuité du permis de conduire pour les jeunes en insertion avec la fin de l'avance de frais.

Elle s'engage aussi à doubler le nombre de formations qu'elle finance pour les bénéficiaires du RSA, une mesure qui devrait représenter un coût de 100 millions d'euros, selon l'exposé des motifs.

Critiques des oppositions

Mais pour le groupe communiste, qui a voté l'ensemble, "c'est un rapport sans vision transmis à la va-vite", un "trompe-l'oeil qui ne trompe personne", a fustigé sa présidente Céline Malaisé.

"Vous nous proposez d'engager des sommes totalement fictives", a abondé la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin, membre de l'opposition macroniste qui a tout de même voté pour car "il y a obligation à agir".

"Vous avez une nouvelle appétence pour les urgences sociales, c'est peut-être lié à ce que vous avez vécu pendant les dernières semaines", a ironisé l'élu LFI Christian Prudhomme.

Sans doute une référence à l'appel aux dons effectué par Valérie Pécresse, "endettée personnellement à hauteur de cinq millions d'euros" après son score à l'élection présidentielle (4,78%) synonyme de non-remboursement de ses frais de campagne.

Première assemblée régionale depuis la défaite de Pécresse à la présidentielle

Réunie pour la première fois depuis sa fin de campagne douloureuse, l'assemblée régionale dominée par la droite a également adopté le compte administratif 2021, une "année exceptionnelle en termes d'exécution" des crédits, s'est félicité le premier vice-président Jean-Didier Berger.

Avec 2,3 milliards d'euros l'an passé, "jamais les dépenses d'investissement exécutées n'auront été si fortes", affirme la région pour qui les dépenses de fonctionnement, en hausse de 2%, sont "maîtrisées" dans un contexte de crise.

À l'image de Paul Vannier (LFI), l'opposition de gauche a critiqué l'"excédent massif de 448 millions d'euros" visible dans les dépenses réelles de fonctionnement, y voyant un "excédent budgétaire". "Face à la plus violente crise depuis 1927, qu'avons-nous fait? Des économies", a lancé Jean-Marc Germain (PS).

"Nous n'avons pas fait d'excédent budgétaire" mais "un excédent de la section de fonctionnement", a répondu Valérie Pécresse en soulignant que l'endettement atteignait un niveau supérieur à 500 millions d'euros.

Article original publié sur BFMTV.com

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