Isabelle Carré : « J'avais peur de n'être l'auteure que d'un seul livre »

Après « les Rêveurs », son magnifique premier livre, on attendait avec impatience le suivant. En cette rentrée littéraire, Isabelle Carré prend place dans la cour des grands avec « Du côté des Indiens » (Grasset) et confirme son talent de romancière. Pudique et solaire, celle pour qui l'écriture est « un rêve récurrent » nous raconte la naissance de son deuxième roman.

Comment expliquez-vous votre attrait pour la fiction ?
Isabelle Carré - J'aime beaucoup jouer avec des effets du réel. C'est peut-être une déformation de mon métier : on me confie des fictions, mais mon rôle est de les rendre réalistes. Il faut que l'épaisseur entre le personnage et moi soit la plus fine possible pour permettre l'identification. Lorsqu'il parle des acteurs, Marivaux a une phrase très juste que j'avais citée dans les Rêveurs : « Ils font semblant de faire semblant. » Parfois, on pense que l'on joue, alors qu'en réalité on peut, à travers l'écriture d'un scénariste, révéler quelque chose de soi que l'on n'aurait pas osé exprimer autrement.

Et l'écriture vous offre cette liberté ?
Isabelle Carré - Oui. J'adore être au service d'un auteur et être dirigée, mais sans doute était-il temps pour moi de prendre les rênes. Je pense que 21 nuits avec Pattie, des frères Larrieu, symbolise bien cela : mon personnage passe tout le film à écouter Karin Viard, et ce n'est qu'à la fin qu'il décide de prendre sa liberté et sa vie en main. C'est d'ailleurs après ce tournage que je me suis inscrite à l'atelier d'écriture de Philippe Djian. Il y a eu aussi cette crise de la quarantaine, qui m'a poussée à me dépêcher et, bien sûr, le fait d'être maman. Soudain, on se demande combien de temps il nous reste, même pour eux. Il y a cette urgence de vivre vite, de découvrir ce que je n'ai pas encore pu connaître.

Comment est...

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