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Premier des 51 accusés au procès des viols de Mazan à s'exprimer lundi matin, Dominique Pelicot a tenté une nouvelle fois de présenter ses excuses à sa famille et salué le "courage" de son ex-épouse Gisèle, avant que la cour criminelle de Vaucluse ne se retire délibérer, pour un verdict attendu jeudi."Je voudrais commencer par saluer le courage de mon ex-femme", a déclaré le septuagénaire, jugé pour avoir drogué son épouse aux anxiolytiques pendant 10 ans, de 2011 à 2020, pour la violer et la livrer à des dizaines d'hommes qu'il recrutait sur internet."Je la prie, et le reste de ma famille, de bien vouloir accepter mes excuses", a poursuivi Dominique Pelicot, 72 ans: "Je regrette ce que j'ai fait, faire souffrir depuis quatre ans (NDLR: la date de la révélation des faits, en 2020), je leur demande pardon". Assis dans le box vitré où il comparaît depuis le 2 septembre avec 17 autres accusés détenus, il a réaffirmé avoir dit "la vérité totale" lors des 14 semaines de débats, regrettant que parfois son attitude ait "pu être interprétée comme de la désinvolture".Aujourd'hui, "j'ai plutôt l'intention de me faire oublier", a-t-il prévenu, évoquant sa "honte intérieure": "J'ai une carapace que je me suis créée, sinon on meurt en prison", a poursuivi celui qui a été décrit par plusieurs avocats des coaccusés comme "l'ogre de Mazan", un "loup" qui aurait piégé leurs clients en leur faisant croire au scénario d'un couple libertin où l'épouse ferait semblant de dormir."Je peux dire à toute ma famille que je les aime. Voilà, vous avez le reste de ma vie entre vos mains", a-t-il conclu en direction des cinq magistrats professionnels de la cour. Le 25 novembre, le ministère public avait requis contre lui la peine maximale possible pour viols aggravés, soit 20 ans de réclusion criminelle.Contre ses coaccusés, poursuivis pour la plupart pour viols aggravés, l'accusation avait requis de 10 à 18 ans de réclusion contre 49 d'entre eux, poursuivis pour viols aggravés, quatre ans de prison étant demandés contre le dernier, seulement poursuivi pour "attouchements" sur Gisèle Pelicot.- "Je me dégoûte, pardon" -Après M. Pelicot, tous les autres accusés ont défilé au micro, dans le box des détenus ou à la barre pour ceux qui comparaissent libres, pour une dernière prise de parole. Mais la moitié se sont limités à un simple "rien à ajouter"."J'ai honte de moi, je me dégoûte, pardon à mon épouse et ma famille", a lâché Jean-Pierre M., 63 ans, le deuxième à s'exprimer lundi matin. Seul parmi les 51 accusés à ne pas être poursuivi pour des faits sur Gisèle Pelicot, ce disciple de Dominique Pelicot avait lui violé sa propre épouse en reproduisant le procédé de son mentor, et en sa compagnie."Je regretterai toute ma vie mes actes" (Mathieu D., 62 ans), "On m'accuse d'être pas empathique, d'être un monstre" (Redouan F., 55 ans): avec leurs mots, plusieurs accusés ont tenté d'expliquer leurs actes sur Gisèle Pelicot.D'autres, allant plus loin, se sont directement adressés à Gisèle Pelicot, reconnaissant leurs actes et tentant de s'excuser."C'est bien à votre corps que j'ai fait subir ce viol", a ainsi lancé Cédric G., 51 ans. "Je présente mes excuses à Mme Pelicot, je regrette et je lui demande pardon", a déclaré Romain V., 63 ans, l'un des quatre accusés à avoir répondu six fois à l'invitation que leur avait lancée Dominique Pelicot sur le site coco.fr, aujourd'hui fermé par la justice.Autre accusé à s'être rendu six fois au domicile conjugal des Pelicot, à Mazan (Vaucluse), Jérôme V., 46 ans, a lui prévenu que "quelle que soit la peine" qui lui soit infligée en fin de semaine, il ne fera pas appel, "par respect pour la victime, pour ne pas qu'elle doive revivre" un nouveau procès. Contre lui, le parquet a requis 16 ans de réclusion criminelle.Sur le banc des parties civiles, Gisèle Pelicot était seule lundi, avec un de ses deux avocats. Aucun de ses trois enfants n'avait fait le déplacement pour entendre les derniers mots de leur père. Et comme c'est désormais une habitude, elle a été ovationnée par le public à sa sortie de la salle d'audience.Avec cette dernière prise de parole des accusés, trois mois et demi de débats d'un procès hors norme ont donc pris fin lundi matin, en attendant le verdict: "Nous allons donc nous rendre dans la chambre des délibérations et n'en sortirons que quand nous aurons pris notre décision", a annoncé le président Roger Arata, vers 10h15, précisant que "le prononcé du délibéré aura lieu à 9h30 jeudi". Une date "théorique" qui pourrait être repoussée à jeudi après-midi ou vendredi matin en fonction "de la durée de notre délibéré", a cependant aussitôt ajouté le magistrat.Quant au risque de fuite des 32 accusés comparaissant libres, qui risquent tous des peines de prison ferme, au vu des réquisitions du parquet, il a confirmé que ceux-ci resteraient bien libres "jusqu'au prononcé du délibéré". Mais "ils sont tenus de rester à disposition et de se présenter le jeudi 19 décembre à 09h00", a-t-il insisté.dac-iw/ol/abl