J’ai conçu et conduit mon pneu
Quand un pneumaticien de renommée mondiale vous invite à découvrir son centre névralgique, vous vous préparez à plusieurs tours de circuit et une visite d’usine. Mais ça, c’était avant… avant que la pieuvre numérique et l’intelligence artificielle ne s’emparent de tout ce qui touche à la mobilité sur deux ou quatre roues, voire davantage.
Pour ceux qui l’ignorent, et même si la saison s’y prête, Pirelli, ce n’est pas qu’un calendrier. C’est d’abord et avant tout le leader mondial du pneu haut de gamme, la moitié des automobiles de sport et de prestige étant chaussée d’enveloppes transalpines. Direction donc Milan jusqu’au quartier général de la marque pour… un premier ristreto, tradition oblige, puis un cours magistral face au staff réuni en grandes pompes. Objectif de la séance : dessiner son pneu sur ordinateur en partant d’une base existante, le Cinturato SF3, le dernier “toute saison“ commercialisé par ce pionnier du caoutchouc.
Profil général, aspect et profondeur des rainures, hauteur de la bande de roulement et des bourrelets extérieurs, angle des courroies d’acier ceinturant la gomme… chaque détail, chaque composé a une incidence sur le comportement du pneu. Il faut donc opérer des choix en permanence, privilégier dynamisme exacerbé ou confort optimisé, résistance au roulement ou performance, durabilité ou efficacité, style ou coût de production etc. Après deux heures de réflexion, en mode accéléré et simplifié, il est temps d’aller tester la tenue de cap, la t...