J'ai arrêté de boire de l'alcool pendant six mois...

[Photo : Unsplash]
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J’ai arrêté l’alcool pendant six mois l’année dernière. En effet, j’étais embêtée de réaliser que, au cours de toute ma vie d’adulte, je n’avais jamais vécu sans boire d’alcool. J’avais déjà arrêté de boire pendant une ou deux semaines, mais jamais plus. Je bossais dans des restaurants à 18 ans, j’avais également adopté la culture universitaire traditionnelle et j’avais pris l’habitude de m’asseoir devant la télé avec un verre de vin rouge : bref, que des habitudes « normales ». Il m’est également arrivée de boire de manière un peu excessive suite à une rupture douloureuse ou lors de ma crise du quart de vie, lorsque j’ai décidé de trouver un peu de réconfort auprès d’un ou deux verres de vin rouge. Cependant, je n’ai jamais eu l’impression que mes habitudes étaient différentes de celles de mes pairs ou même de la culture qui m’entourait.

Je voulais que l’année 2016 soit productive, mais j’avais aussi l’impression que l’alcool s’attaquait progressivement à mon bien-être et, donc, à ma capacité de réaliser des choses. Fin 2015, j’ai donc décidé de revoir un peu ma consommation à la baisse, probablement influencée par le blues post-Noël. Mon abstinence m’a permis de profiter des bienfaits habituels (au revoir les gueules de bois, bonjour les économies) mais j’ai également constaté un bon nombre de résultats surprenants et inattendus.

Les autres ne comprenaient pas vraiment

Les autres ne comprennent pas vraiment pourquoi vous décidez d’arrêter de boire. Ils sont un peu méfiants, comme si vous alliez ruiner leur soirée. Je le sais car j’étais moi-même comme ça, je n’ai donc prévenu personne. Je voulais faire ça tranquillement, sans me prendre la tête, juste un défi que je me lançais à moi-même. En général, personne ne remarquait rien vu que je buvais de l’eau pétillante avec du citron vert frais, ce qui ressemble à s’y méprendre à un gin-tonic. Cependant, j’ai dû fournir quelques explications en commandant des boissons non alcoolisées lorsqu’arrivait ma tournée. Mes amis voulaient savoir pourquoi et connaître les moindres détails, avant d’essayer de me dissuader : « Ouais, mais tu vas quand même en boire un » ou « Allez ! Je te paye un verre ». Personne n’a jamais accepté ma décision sans émettre des doutes.

On peut quand même s’amuser

Je ne buvais pas mais ça ne m’empêchait pas de faire la fête et de m’amuser autant que les autres, voire plus. J’avais suffisamment d’énergie pour m’amuser plus longtemps, danser plus longtemps et rester à la soirée plus tardivement que les autres. Avant, j’avais plutôt l’habitude d’être rapidement fatiguée et de rêver de mon lit après quelques verres. Et la cerise sur le gâteau d’une fête sans alcool ? Aucun regret. Aucune conversation embarrassante bourrée ou de promesses intenables. Vous vous sentez super bien au réveil le matin. Ah et terminés les horribles flashbacks les semaines, mois et années suivants !

J’ai réussi à contrôler mon anxiété

Je souffre d’anxiété depuis que je suis adulte. Je vis avec un ennemi intérieur qui détruit mes efforts au quotidien, tente de me rabaisser, me dit que je ne mérite pas d’être aimée ou d’être heureuse. Franchement, un ami qui se comporterait de la sorte avec moi ne ferait pas long feu. Je savais que l’alcool renforçait ces pensées négatives car elles étaient encore plus vivides après une soirée bien arrosée. Cependant, je ne pensais pas que quelques verres de vin dans la semaine avaient un tel impact. J’avais tort. Ma santé mentale s’est améliorée dès que j’ai arrêté. L’anxiété est bien évidemment toujours présente, elle fait partie de moi, mais je ne ressens quasiment plus cette sensation de désastre imminent, je contrôle davantage mes pensées négatives et inutiles, et j’arrive à mettre les choses en perspective.

J’étais plus gentille

J’ai découvert que j’avais davantage d’énergie pour être gentille, une fois ce voile d’anxiété levé. Je m’inquiétais moins au sujet de choses incontrôlables. J’étais moins sévère envers moi-même ; je ne m’en voulais pas lorsque je n’arrivais pas à compléter ma liste de tâches tel ou tel jour. Mon petit ami a remarqué une transformation de mon comportement. Je devais sûrement être plus agréable vu que je ne me détestais plus autant.

J’étais moins embêtée par tout

Je suppose que c’est parce que j’étais plus reposée et de meilleure humeur, mais j’étais moins embêtée par tout ce qui m’entourait. J’étais plus patiente avec les gens autour de moi. Si un conducteur débile me criait dessus ou essayait de me renverser pendant ma balade en vélo, je ne m’énervais plus, j’optais plutôt pour l’humour, utilisant ma main comme un téléphone avant de crier « Appelle-moi ! », en riant comme une folle. Ah ah ! Je suis plus forte que toi, meurtrier en herbe.

Mes envies de sucre se sont calmées

J’adore le sucre, j’ai toujours des friandises chez moi ou dans mon sac. J’ai clairement constaté que mes envies soudaines n’étaient plus aussi intenses en arrêtant de boire. Je ne mange plus de friandises tous les jours.

Mon mélasma a disparu

Je ne sais pas pourquoi. C’est peut-être grâce à l’absence de stress ou de sucre, mais les tâches noires de mélasma sur mon visage se sont vraiment estompées. Gros bonus surprise !

Mes petites rides ont disparu

Je commençais à m’inquiéter à propos de l’apparition de quelques rides mais elles ont quasiment disparu quand j’ai arrêté l’alcool (et peut-être le sucre aussi).

Je souffrais moins de maux de tête

Je m’étais résignée à l’idée que je souffrais de maux de tête fréquents. Je ne parle pas des grosses migraines qui vous martèlent le cerveau mais juste des maux de têtes lambda. Je m’assurais donc de toujours faire le plein de cachets toutes les semaines, mais mes maux de tête ont quasiment disparu lorsque j’ai arrêté de boire.

Je me sentais davantage présente

Je m’inquiétais moins et je profitais davantage de la vie. Je disposais des ressources nécessaires pour apprécier tous les aspects positifs de ma vie, dès que je sentais que quelque chose n’allait pas.

Je réalisais davantage de choses

Je me doutais que ma productivité augmenterait. J’appréciais davantage mon travail, je me fixais des objectifs et je gérais mes attentes, sans me prendre la tête lorsque tout ne se passait pas comme prévu.

Je prenais plus de risques

Je suis sortie de mon petit train-train quotidien et je me suis lancée des défis artistiques. Je me suis inscrite à de nouveaux cours. Je disais oui plus souvent. J’ai réservé des vacances en Australie. J’ai écrit deux pièces. Une était horrible. C’est la vie. Je suis certaine qu’il y aura d’autres projets ratés, mais également de beaux succès et de bons moments. La vie ne tient qu’à un fil alors autant en profiter.

Les effets ont été tellement positifs que j’ai décidé de ne pas boire en 2017 non plus. Je ne dis pas que vous devriez en faire autant. Je sais simplement que je vis mieux depuis que j’ai arrêté. Qui sait ? Je ne boirais peut-être plus jamais de ma vie.

Jasmine Jones
Yahoo Style UK