Jarry : "Je suis parti de TF1 comme quand on part de chez ses parents"
Le samedi 11 juin 2022, Jarry débarque sur France 2 aux commandes d’une toute nouvelle émission, "Le Big Show". Un nouveau défi de taille pour l’humoriste de 44 ans qui dit ainsi au revoir à TF1 pour tenter sa chance sur le service public. Pour Yahoo, Jarry s’est confié sur sa nouvelle émission, mais aussi sur ses deux enfants nés par GPA et ses engagements pour (tenter de) sauver la planète.
Jarry, c’est un sens de l’humour grinçant, des éclats de rires reconnaissables entre mille et une énergie débordante. Depuis plusieurs années maintenant, quand il ne fait pas le show sur scène à travers ses spectacles, c’est sur le petit écran que l’humoriste assure l’ambiance. Ces dernières années il a d’ailleurs fait les beaux jours de TF1, dans des émissions de divertissement comme "Vendredi tout est permis", "Mask Singer" ou encore "Les Touristes". Mais ça, c’est fini. Après 7 ans de bons et loyaux services, Jarry s’envole vers de nouveaux horizons.
"TF1 c'est une famille que je n'oublie pas"
Avec "Le Big Show", France 2 s’essaye à un tout nouveau genre. L’émission présentée par Jarry, et dont le tout premier prime sera diffusé samedi 11 juin, propose aux téléspectateurs des caméras cachées, happenings et retrouvailles inattendues pour les anonymes qui ont voulu tenter l’expérience, et avec l’aide de célèbres complices. "Je crois que le service public était fou, mais que là il vient de passer un stade en me proposant de présenter cette émission" s’étonne encore Jarry dans un entretien accordé à Yahoo. Lui trépigne d’impatience à l’idée que le public découvre cette nouvelle émission, "qui met en avant les gens en réalisant leurs rêves, en préparant des surprises, en les aidant à piéger des proches (…) un mélange d’humour, d’émotions." D’ailleurs, Jarry l’assure : 2h de "Big Show" équivalent "en ressenti à un voyage aux Seychelles sur une île paradisiaque" !
À 44 ans, l’humoriste mesure sa chance de pouvoir ainsi être aux commandes d’un tel programme sur le service public, et surtout qui parle de celles et ceux qui n’ont pas l’habitude d’être sous le feu des projecteurs. C’est précisément cela qui l’a convaincu de monter à bord : "J’avais envie d’être de ces gens, de leur faire plaisir, d’être le Papa Noël mais toute l’année. Et surtout de faire un spectacle qui réunisse les gens."
Car Jarry est un artiste populaire, qui aime plus que tout être au contact de son public. Depuis toujours, l’humour a été pour lui un moyen de contrer les petits chagrins du quotidien. Aujourd’hui plus que tout, il vante ses bienfaits à qui veut l’entendre : "En ce moment, avec l’actualité, il est plus qu’important de rigoler. Et surtout de rigoler ensemble. Parce qu’on voudrait nous faire croire qu’aujourd’hui il y a des lieux où des gens se réunissent par communautés pour rigoler. Moi je ne crois pas en ça. Je crois que le rire est universel et qu’on peut rigoler de tout et avec tout le monde… sauf avec les abrutis." Quant à celles et ceux qui lui prêteraient des tensions avec son ancien employeur, Jarry ne laisse pas la place au doute : "J’ai passé 7 ans à TF1. Je suis parti comme quand on part de chez ses parents. Aujourd’hui, je suis assez grand pour aller faire mes projets, défendre ce qui m’intéresse. Pour moi, TF1 c’est une famille que je n’oublie pas, avec qui je suis en très bons termes."
"C’est beaucoup plus compliqué d’avoir un enfant par GPA que d’adopter, et c’est tant mieux"
Voilà pour la vie publique. Côté privé, Jarry est l’heureux papa de Vic et Tim, des jumeaux à qui il transmet sa joie de vivre et son enthousiasme, et qui lui ont même inspiré un livre, "Jarry et ses enfants, Vic et Tim" aux Editions Michel Lafon. Un album qui conte avec humour - toujours - le quotidien mouvementé de la petite famille. Il faut dire que lorsqu’il s’agit d’aborder le sujet, Jarry n’est pas du genre à botter en touche. Il ne l’a jamais caché, ses enfants âgés de 6 ans sont nés d’une GPA (gestation pour autrui). Et à ce sujet, Jarry a toujours été très clair sur son positionnement : "Je suis contre la GPA tant qu’elle n’est pas encadrée politiquement et juridiquement" confie-t-il à Yahoo, avant d’aiguiser sa pensée à travers sa propre expérience : "C’est d’ailleurs pour ça que j’ai fait une GPA aux Etats-Unis parce qu’on passe devant un juge, des psychologues, des pédopsychiatres, et que tout ça est très bien encadré. Mais je suis contre la GPA en Ukraine, en Inde, dans ces pays où il n’y a aucune assurance. Il y a des vides juridiques."
S’il a mis du temps à vivre pleinement son homosexualité, aujourd’hui, Jarry est un papa comblé d’amour au côté de son compagnon. Et s’il plaide avec ferveur pour une GPA encadrée, c’est aussi pour que les enfants puissent connaitre leur histoire, sans ambiguïté. "C’est beaucoup plus compliqué aujourd’hui d’avoir un enfant par GPA que d’adopter. Et tant mieux, parce que ces épreuves qu’on rencontre ne font que renforcer l’envie d’être papa" estime l’humoriste. Lui a toujours choisi la transparence lorsque son désir de paternité s’est fait ressentir : "J’aurais pu être de ces gens qui trouvent une meuf un soir, et voilà je lui fais un enfant, après je divorce et je dis : ‘Désolé, je viens d’être gay.’ J’ai aussi voulu une sincérité dans l’histoire et ne pas trahir ou abuser de la vie de quelqu’un d’autre pour obtenir ce dont j’avais envie."
Bien sûr, Jarry est conscient des questionnements et des jugements acerbes dont sa petite famille peut faire l’objet. Mais l’essentiel est précisément dans le coeur de ses enfants, Vic et Tim : "À l’école, quand on va à la fête de fin d’année ou ce genre de choses, ils disent : ‘Moi j’ai un papa et un daddy, et c’est mieux.’ Le plus important que veut un enfant, c’est un câlin, une histoire avant de dormir, rire s’amuser, apprendre. On ne parle pas de sexualité dans tous ces sujets-là" résume-t-il avec justesse.
Une situation inquiétante
C’est aussi pour l’avenir de ses enfants que Jarry est un fervent défenseur de l’environnement. Pour lui, parrain de l’association NaturDive qui oeuvre pour la défense des océans et fonds marins, il est urgent que "les gens s’éduquent sur tout ce qui les entoure". D’un naturel enthousiaste et optimiste, l’humoriste perd son sourire lorsqu’il s’agit d’évoquer le devenir de la planète. "Je suis catastrophé de voir que dans toutes les forêts de France et de Navarre, il y a des plastiques tous les 5 mètres" déplore-t-il, prenant l’exemple d’une bouteille d’eau jetée dans l’océan en quelques secondes, et qui mettra plus de 500 ans à disparaître complètement. Mais ça, la plupart des gens l’ignorent, ou ne s’en préoccupent pas vraiment.
"Moi je suis plus qu’inquiet. Je fais partie de ces gens qui pensent qu’aujourd’hui, de toute façon, c’est irrémédiable et qu’il faut gagner du temps. Et je suis encore surpris que les gens s’étonnent de la force des ouragans (…) Et que tout le monde est content que l’eau soit à 28, 30 degrés l’été. Moi je ne comprends pas en fait." Catastrophé, dépité et démuni, Jarry fait de son mieux, dans le champ de ses possibles, pour tenter de freiner la course folle et destructrice. Et s’il rêverait de parler environnement à la télé, son domaine de prédilection, il dresse un constat aussi lucide que pessimiste : "Ce serait super de vulgariser ces sujets, sauf qu’on est confrontés à une deuxième problématique qui sont les audiences. Les chaines vont vous dire : ‘Personne ne va regarder un sujet sur les soins palliatifs, sur le réchauffement de la planète parce qu’on nous saoule, on nous fait culpabiliser. Moi je suis trop petit. Je suis tout petit pour le monstre qu’est la télé, je suis un point virgule, et encore, peut-être juste une virgule."
Interview : Carmen Barba
Article : Sarah Mannaa
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