"S’il vous plaît, aidez-moi" : Sindy Auvity se confie sur le cyberharcèlement dont elle est victime
Victime de cyberharcèlement et d'une agression en pleine nuit chez elle, Sindy Auvity témoigne de l'horreur qu'elle vit au quotidien. Un récit glaçant que la chanteuse livre à Konbini pour alerter sur ces fléaux.
"J’ai ces mots qui résonnent dans ma tête qui me dégoûtent de moi-même". Victime de cyberharcèlement depuis huit ans, Sindy Auvity a livré un témoignage glaçant sur les insultes, menaces et agressions qu'elle ne cesse de recevoir. "Depuis deux mois, j'ai décidé de parler d'une agression que j'ai subie quand j'étais plus petite (sur Youtube, ndlr), et depuis, c'est presque tous les jours", commence l’ancienne chanteuse du groupe Team BS. Des messages d’une extrême violence qui l’ont poussée jusqu’au malaise et qu’elle dévoile à Konbini. "Qu'est-ce que je représente et qui dérange tellement ?", s’interroge-t-elle face caméra. Des propos haineux que rien ne justifie : "C'est lui le problème, c'est pas moi. Il va falloir recentrer le débat, : moi, je ne fais absolument rien de mal. Rien ne justifie ça. C'est d'une violence sans nom. Il faut que ça cesse, je n'ai pas envie d'arrêter mon taf parce que je l'aime et qu'il me passionne, ça ne peut pas rester impuni". La jeune femme poursuit : "Ces messages que je lis, seule, parce que c'est moi qui les mange seule, me donnent envie de pleurer, à chaque fois, c'est instantané". Emue, elle confie : "J'ai ces mots-là dans ma tête, qui me dégoûtent de moi-même où j'ai l'impression que même dans ma sexualité personnelle, je ne pourrai jamais être respectée, et où je me sens profondément salie, et sale. Avec la fatigue, on craque, on perd du poids, j'ai perdu six kilos ce mois-ci".
Vidéo. "Très souvent, les victimes d'inceste peuvent aimer leur agresseur"
Sindy appelle à la mobilisation
À bout, la chanteuse repérée par La Fouine dans Popstars sur D8, revient sur cette soirée qui aurait pu virer au drame : "J'ai pris ma trottinette, je devais rejoindre mon mec qui m'attendait, j'avais trois minutes d'une route que je connais par cœur (...). J'étais trop fatiguée, trop triste avec tout ce qui m'arrivait, et trop touchée, j'ai perdu connaissance parce que je suis épuisée et ça m'a conduit à tomber, et ce jour-là, j'aurais pu crever. En une semaine, j'ai vu deux fois les pompiers parce que j'en peux plus". Bien décidée à venir à bout de ce fléau, elle appelle à la mobilisation : "Il faut qu'on réagisse, je ne veux plus personne qui souffre sur internet (…). Il faut qu'on en fasse un lieu safe. On manque d'éducation sur internet, de cybersécurité. Il nous faut des nouvelles lois, peut-être une nouvelle brigade. Il faut qu'on se concentre là-dessus parce que tous nos gosses ont internet. On a besoin de tout le monde, pas seulement des femmes. Les mecs, on a vraiment besoin de vous, et on sait que vous n'êtes pas tous bêtes. On peut tous se serrer la main et faire changer les choses". Avant de conclure : "On va bientôt aller marcher avec La Fondation des femmes et Nous toutes (…). J'aurai besoin de vous et de tout le monde. On va se défendre pour nos droits, mais de manière pacifiste et bien".
Sindy victime d'une agression physique chez elle
Ce n’est pas la première fois que la jeune femme de 26 ans prend la parole sur ce sujet. Le 5 septembre 2021, elle s’est emparée de YouTube pour pousser un coup de gueule. Sur sa chaîne, la jeune femme a commencé par s’interroger : "Je me demande jusqu’à quand les femmes vont continuer à se faire cyberharceler pour qu’on les écoute ?" Avant d'ajouter : "Tout ce qu’on me reproche, c’est d’être une meuf libre qui ne lâchera pas ses idées et qui se battra toujours pour être indépendante et forte et qui rappellera toujours aux autres qu’on peut toutes l’être". Dans une vidéo de dix minutes, la chanteuse s’est indignée de recevoir des photos non-désirées de pénis, en plus de menaces de viol. Une violence qui a dépassé son écran : "Dans ma cour intérieure, il y a deux mois, il y a des gens qui m’ont attendue, qui sont rentrés dans mon domicile pendant que je dormais pour me voler mon téléphone et mon ordinateur et me gazer dans mon sommeil". Un récit glaçant qu’elle a poursuivi : "Ça me fait tellement peur que j’ai fait une crise d’angoisse mercredi qui a conduit à la visite des pompiers à la maison et que je pense que mon état nécessitait une hospitalisation".
Si Sindy a expliqué avoir "les épaules, la sécurité mentale, financière et émotionnelle" pour affronter ce fléau, elle s’est inquiétée pour "les enfants et les autres femmes" qui "ne l’ont pas". Lassée et "fatiguée" par la peur du harcèlement de rue et des agressions que vivent les femmes, la chanteuse de 26 ans a une nouvelle fois appelé à la mobilisation : "Il va falloir qu’on se bouge ! (…) Venez, on montre que nous les petits jeunes d’Internet, les petits cons, les petits influenceurs jamais pris au sérieux (…), on leur montre qu’on est capables de s’organiser, de faire des vraies choses". Avant d’ajouter : "Je suis prête à m’engager cent pour cent là-dedans. Je ne veux plus avoir peur, ni pour moi, ni pour aucune de mes sœurs". "Je ne veux pas finir dans un coffre. S’il vous plaît, aidez-moi".
Vidéo. "Dans 90% des cas, les femmes connaissent leur violeur. Il faut donc dire à quel point le viol est banal"
Pour rappel, en France, le cyberharcèlement est un délit puni par la loi de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
À lire aussi :
>> Affaire Gérald Marie : Carla Bruni et d’autres top models prennent position
>> Procès de R. Kelly : un homme l'accuse d'abus sexuel
>> Six nouvelles dispositions contre les féminicides, "des mesurettes bien insuffisantes"