Débuts difficiles pour Jean-Luc Lemoine : "J'étais le désespoir de mes parents"
Aux commandes d'une équipe prête à affronter le Père Fourras ce samedi 13 août 2022 dans "Fort Boyard", Jean-Luc Lemoine est désormais un animateur et humoriste connu et reconnu. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Au début de sa carrière, son avenir inquiétait très fortement ses parents.
Que ce soit en tant qu'humoriste, comédien, animateur télé ou radio ou encore en tant que chroniqueur dans l'émission "Touche pas à mon poste", Jean-Luc Lemoine est désormais considéré comme une figure du paysage audiovisuel français. Mais alors qu'il a fêté ses 52 ans en 2022, ce dernier n'a pas toujours eu le succès qu'on lui connaît aujourd'hui.
Vidéo. Jean-Luc Lemoine : pourquoi ses parents ont attendu dix ans avant d'aller le voir sur scène
Une carrière au point mort à ses débuts
Comme beaucoup de jeunes aspirants comédiens et humoristes, Jean-Luc Lemoine a connu des débuts en demi-teinte, émaillés de quelques succès qui lui ont donné envie de poursuivre dans cette voie, tout en rencontrant assez de galères pour ne pas bien gagner sa vie. Résultat, au milieu des années 90, ses parents ont décidé de lui poser un ultimatum : "J’étais non-imposable, j’étais le désespoir de mes parents et ils m’ont demandé de passer un concours administratif que j’ai passé pour leur faire plaisir et que malheureusement j’ai réussi. Je me suis retrouvé du jour au lendemain directeur d’un centre de loisirs de la ville de Paris", a-t-il raconté à l'antenne de France Info, dans l'émission "Tout et son contraire". Il faut dire que ses parents ne croyaient pas vraiment en son succès, ainsi qu'il l'a confié au podcast Parents d'abord de Télé-Loisirs : "Quand j'ai commencé à faire ce métier, mes parents étaient plutôt du genre à me dire : 'Tu perds ton temps, tu n'y arriveras jamais', plutôt que de m'encourager. C'est compliqué quand vous commencez quelque chose et que vous avez l'impression d'être le seul à y croire."
Il se souvient d'ailleurs d'une anecdote particulièrement humiliante : "C'est toujours ma mère qui a les meilleures "punchline". Je me rappelle qu'un jour, j'allais au marché avec elle et ma sœur. Elle croise quelqu'un qui lui dit : 'Que font vos enfants ?'. Elle répond : 'Ma fille est prof d'anglais. Et lui, rien...'. C'était complètement abstrait pour eux. Je crois que c'était quelque chose qui les dépassait. Ils ont mis 10 ans avant de venir me voir sur scène. Pendant les 10 premières années, j'ai vraiment fait ça dans mon coin sans qu'ils viennent. C'est devenu concret pour eux ce métier quand j'ai intégré l'équipe de Laurent Ruquier. D'un coup, il y avait une visibilité médiatique."
L'humoriste ne s'en cache pas : "Avant de faire Laurent Ruquier, j’étais non-imposable pendant dix ans. Les humoristes ne sont pas que des feignants, ce sont aussi des chômeurs. Je jouais parfois devant trois personnes, dont deux que je connaissais. Mais ça c’est la réalité des humoristes. On apprend et on sait si on est là pour les bonnes raisons. Le spectacle vivant, c’est un échange."
Son coup de gueule contre les critiques envers les intermittents
Aujourd'hui, Jean-Luc Lemoine fait partie des "chanceux" de sa profession, ceux qui réussissent à vivre de leur travail. Mais il a aussi connu ds moments de doute, ainsi qu'il l'avait confié il y a quelques années à Closer : "Quand tu as travaillé pendant dix ans sans en vivre financièrement, tu te dis que c'est quand même un métier très fragile." Lui a très tôt pris la décision de se battre pour aller de l'avant : "Je suis très rationnel et cartésien, assez "control freak". J'ai besoin de me rassurer. Le seul truc qui me permet de survivre là-dedans, c'est d'aller jusqu'au bout. Je suis un besogneux. Je retrousse mes manches, parce que si, à un moment, ça doit s'arrêter, je ne veux pas me dire que je n'ai pas assez bossé."
Mais s'il y a bien une chose qu'il ne tolère plus, ce sont les critiques envers le régime des intermittents du spectacle, souvent taxé de fainéantise par des gens qui n'y connaissent pas grand-chose : "On fait toujours passer les intermittents pour des profiteurs du système mais, la réalité, c'est que la plupart n'atteignent pas le nombre d'heures pour bénéficier du système."
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