« Depuis le mouvement des Gilets jaunes, il y a quelque chose de cassé dans le pays… »

Jean-Marc Ayrault à Nantes lors d'une manifestation en faveur de l'Ukraine le 5 mars 2022. 
Jean-Marc Ayrault à Nantes lors d'une manifestation en faveur de l'Ukraine le 5 mars 2022.

L'ancien Premier ministre de François Hollande analyse les marges de manœuvre parlementaires qui s'offrent à Emmanuel Macron. Pour l'actuel président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, la situation n'est pas insoluble. Il faut cependant que le Premier ministre joue le rôle de pivot entre le gouvernement et les différents groupes parlementaires. Pour Jean-Marc Ayrault, l'intervention télévisée du président mercredi ne permet pas de lever les ambiguïtés sur la méthode…

Le Point : Avec cette nouvelle assemblée, le président de la République est-il dans une situation inextricable ?

Jean-Marc Ayrault : Non, il a été réélu par les Français avec 58 % des voix, c'est un score tout à fait honorable pour un second mandat, il a une légitimité sur laquelle il doit s'appuyer. Cela ne l'empêche pas de se retrouver dans une situation inconfortable à l'Assemblée nationale. Plusieurs options s'offrent à lui : soit il finit par trouver un accord de coalition, sans doute avec les Républicains, soit il travaille projet par projet pour trouver une majorité. Mais cette dernière option est compliquée à mettre en œuvre.

La culture politique française n'est pas franchement propice au compromis… Les institutions permettent-elles d'encourager cette manière de gouverner ?

Les institutions sont très souples, au point de permettre des cohabitations, qui ne sont rien d'autre qu'une forme de régime hyper-parlementaire. Sans changer la Constitution, l'inverse est aussi vrai et l [...] Lire la suite