Jean Nouvel : l’architecte star en dix réalisations cultes

Véritable empêcheur de tourner en rond, Jean Nouvel continue de réaliser des prouesses architecturales. De Paris à Tokyo, en passant par Berlin, Londres ou Barcelone, ses bâtiments défient la gravité et séduisent un public international. Retour sur les plus célèbres d’entre eux. C’est l’histoire d’un homme qui a révolutionné le paysage architectural français. Celle d’un enfant du Sud-Ouest qui, contre l’avis de ses proches, a décidé d’imaginer des immeubles. Mais l’époque lui était favorable. Né en 1945, Jean Nouvel est un enfant des Trente Glorieuses. Dans sa famille, on est enseignants. Alors, son destin est tout tracé. Mais les cours à dispenser, ce ne sera pas pour lui. Ce qu’il veut, c’est devenir architecte. Alors il s’inscrit aux Beaux-Arts. À Bordeaux puis à Paris. Après l’obtention de son diplôme, il fonde sa première agence d’architecte. Nous sommes alors dans une France en pleine mutation. Le design fait sa révolution jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. À l’Elysée, Claude Pompidou relooke les pièces et fait souffler un vent de modernité sous les ors de la République.Les années 1970 sont celles de l’engagement pour Jean Nouvel. Il cofonde le mouvement « Mars 1976 » dont le projet est de lutter contre le corporatisme des architectes. Viendra ensuite la création du Syndicat de l’Architecture, voulu comme une rupture avec l’Ordre des architectes. Cette position de leader, l’architecte va la garder tout au long de sa carrière. Ses premières réalisations vont surtout concerner des infrastructures d’utilité publique en banlieue parisienne. On lui confie ainsi la conception du Centre médico-chirurgical du Val Notre-Dame à Bezons (Val-d’Oise) ainsi que le Collège Anne-Franck à Antony (Hauts-de-Seine). Des débuts remarqués et un style graphique immédiatement reconnaissable, à grands coups de lignes droites, esprit cubique et lumière omniprésente.Les grands chantiers Dans la carrière de Jean Nouvel, les Années Mitterrand sont un moment charnière. Aux côtés d’autres architectes, il est choisi pour concevoir la structure de l’Institut du Monde Arabe. Un travail titanesque qui prendra plusieurs années mais qui démontrera le véritable potentiel de l’artiste à collaborer sur des projets aux allures de cathédrales. À Paris, il va également être l’homme derrière la Fondation Cartier puis, plus tard, du musée du Quai Branly dont la façade végétalisée placera directement le bâtiment au rang de monument touristique.Un talent comme celui de Jean Nouvel ne pouvait diable pas rester (uniquement) en France. Alors, à partir des années 1990, l’architecte s’est internationalisé. Il apporte un peu de culture française en Allemagne, où il réalise le design des Galeries Lafayette berlinoises tout en travaillant également au chantier de la vertigineuse KolnTürm de Cologne. Les gratte-ciels futuristes, comme sortis d’un film de science-fiction, deviennent ses nouveaux terrains de jeu. À Tokyo, il réalise l’impressionnant Dentsu Building tandis qu’à Barcelone, son nom devient associé à celui de la Tour Agbar, dont la forme arrondie s’accorde à merveille avec les éternelles grues de chantiers de la capitale catalane.Une productivité exceptionnelle Avec les années, la productivité de Jean Nouvel ne s’est pas tarie. L’architecte a reçu un florilège de prix prestigieux (notamment un Lion d’Or à la Biennale de Venise en 2000), tout en continuant à travailler sur des projets toujours plus singuliers. La structure complexe de la Philharmonie de Paris ? C’est lui. Les formes arrondies du Louvre Abou Dabi ? C’est encore lui.L’architecte continue à avoir des idées bouillonnantes et ses futures créations mettent l’eau à la bouche. Dernier exemple en date avec son projet d’hôtel de luxe, construit dans les falaises du désert d’Al-Ula en Arabie Saoudite. Le complexe hôtelier, dénommé Sharaan, devrait comprendre quarante chambres et trois villas. Livraison prévue en 2024. Un futur classique architectural dans la carrière de Jean Nouvel ?