Julie Depardieu et son syndrome de l'imposteur : pourquoi elle a du mal à se sentir légitime

PARIS, FRANCE - FEBRUARY 26: Julie Depardieu attends "Let's Go Logo" Exhibition Preview at Le Bon Marche on February 26, 2018 in Paris, France. (Photo by Foc Kan/WireImage)

À l'affiche de la série "Alexandra Ehle", sur France 3 ce mardi 8 mars 2022, Julie Depardieu peut se targuer d'avoir une belle carrière. Pourtant, comme bon nombre de personnes, l'actrice souffre d'un sérieux syndrome de l'imposteur. Mais à quoi est-il dû ?

Le grand public a tendance à penser qu'il est toujours plus facile de faire carrière dans le monde du show business quand on est un "fils de" ou une "fille de". Mais avoir une famille célèbre peut représenter une pression supplémentaire pour les concerné·e·s, et Julie Depardieu en est la preuve formelle. L'actrice, aujourd'hui âgée de 48 ans, a longtemps souffert du lourd héritage de son père Gérard Depardieu, mais aussi celui de son frère, le défunt comédien Guillaume Depardieu. Et ce, en dépit de ses propres succès.

Vidéo. Julie Depardieu doublement césarisée : un moment mal vécu avec son père dans la salle...

Trois César et beaucoup de culpabilité

Le palmarès de Julie Depardieu a débuté sur les chapeaux de roue en 2004. Cette année-là, la comédienne incarne Jeanne-Marie dans "La petite Lili", un film de Claude Miller. À l'époque, elle n'en était pas à son coup d'essai sur les plateaux de cinéma, mais ce film a marqué un tournant dans sa carrière. Elle remporte en effet deux César lors de la même cérémonie, un fait suffisamment rare pour être souligné : celui de la Meilleure actrice dans un second rôle et celui du Meilleur espoir féminin. L'année suivante, elle sera à nouveau nommée au César du meilleur second rôle féminin pour le film "Podium", et décrochera son troisième prix en 2008, toujours pour un second rôle, cette fois-ci dans le film "Un secret".

Et si elle devait revivre ce moment, elle confie qu'elle y irait sans doute à reculons. Dans une interview accordée à Télé 7 Jours le 14 janvier dernier, elle confiait à ce sujet : "Si on me proposait de revivre ce moment, je dirais : 'Non, pitié !' Moi qui n'avais jamais eu de prix, ni de bonnes notes à l'école, j'étais sous le choc." D'autant que le fait que son père s'incruste sur scène n'a pas aidé : "Je ne m'y attendais pas. Mais il est là, il est partout. C'est mon fardeau. Il me précède partout. Mais je m'y suis fait !"

Dans l'ombre de Guillaume et Gérard Depardieu

Il faut dire qu'à l'origine, Julie Depardieu n'avait pas vraiment prévu de devenir actrice. "Pour moi, la place était déjà prise par mon père (Gérard Depardieu, ndlr) et par mon frère (Guillaume Depardieu, ndlr)", confiait-elle. "J'ai essentiellement fait des études pour retarder le moment où il faudrait travailler. Mon rêve absolu aurait été de devenir agent artistique de chanteurs d'opéra." À Paris Match, elle avait d'ailleurs expliqué : "Professionnellement, je suis une éternelle angoissée" qui a "appris sur le tas, sans certitude ni garantie de succès". Le tout avant de préciser : "Je doute de tout. Je souffre du syndrome de l'imposteur. J'ai été élevée à l'ombre d'un grand chêne, je ne suis pas dingue de soleil. Je suis discrète. Je n'aime pas que l'on me regarde et je n'ai pas besoin du regard des autres pour exister."

Le syndrome de l'imposteur est un phénomène qui a été évoqué pour la première fois en 1978 par Pauline Clance et Susanne Imes, et qui touche majoritairement les femmes, selon les études menées à ce sujet. Elevées dans une société patriarcale qui remet régulièrement leurs talents en question, elles ont plus tendance à se croire non-légitimes. Et ce, quels que soient leurs accomplissements.

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