Kendji Girac victime de racisme à ses débuts : "Les gens me regardaient avec peur, c’est blessant"
Ce samedi 20 août 2022, "The Voice Kids" fait son grand retour sur TF1, avec, du côté du jury, Kendji Girac ! Gagnant emblématique de "The Voice" en 2014, le jeune chanteur a fait bien du chemin depuis ses débuts sur la première chaîne. Pour autant, son succès a souvent fait l’objet de vives critiques, et surtout des remarques purement racistes.
Souvenez-vous : en 2014, un jeune homme de 21 ans fait sensation sur le plateau de The Voice. Venu tenter sa chance dans le célèbre télé-crochet au son de sa guitare et de ses inspirations gitanes, il tape dans l’oeil de Mika qui devient alors son coach, et avec qui il se hissera jusqu’à la victoire. La suite, on la connait : des millions d’albums vendus, un succès sans précédent et des duos avec les plus grandes stars. Désormais, Kendji Girac fait partie de ceux qui comptent. Pour autant, à ses débuts, le jeune homme, aujourd’hui papa d’une petite fille, a été au centre de critiques acerbes qui l’ont parfois beaucoup atteint...
Vidéo. Kendji Girac : sa vie de papa
Une polémique sur fond de racisme et de clichés
D’abord, il y a eu les polémiques. Comme celle survenue en 2014, peu après sa victoire. Nous sommes alors à la 16ème cérémonie des NRJ Music Awards lorsque Jeff Panacloc monte sur scène pour décerner le prix de "La révélation francophone de l’année" à Kendji Girac. Là, devant une scène comble et le principal intéressé lui-même, le célèbre ventriloque enchaine les boutades de mauvais goût sur la communauté gitane, dont le gagnant de The Voice fait partie. "On a presque la même veste ! Tu l’as volée à qui ?", "Kendji n’a plus de caravane mais un camping-car maintenant", "Il m’a volé ma montre dans les coulisses..." Pas de quoi faire rire les fans de Kendji Girac qui, aussitôt, ont crié leur indignation sur Twitter. Dans la foulée, Le Parisien invitait Kendji Girac à répondre à la polémique. Ce qu’avait alors fait sa maison de disque, préférant tempérer les choses : "Après l’émission, à aucun moment, Kendji ne s’est dit choqué ou blessé de quoi que ce soit."
Toujours est-il que Kendji Girac a plus d’une fois subi le racisme. En 2015, dans les colonnes de VSD, le jeune chanteur revenait ainsi sur un souvenir marquant : "Il n'y a pas si longtemps encore. Et pourtant, je suis un peu connu maintenant. C'était dans un bar, à Toulouse où je m'étais rendu avec trois bons copains. A côté de nous, des mecs assez ambiancés ont commencé à chercher l'écharpe de l'un d'entre eux. Au bout d'un moment, comme ils ne la trouvaient pas, ils ont dit au patron en nous fixant du regard : ‘Normal, il y a des gitans, ce sont des voleurs.’ (...) Avant, je me serais peut-être emballé, aujourd'hui, je ne dis rien." Oui, avec la gloire, Kendji Girac l’assure : il s’est blindé contre les critiques. Ce qui ne l’empêche pas d’y répondre lorsque l’occasion se présente...
"Il y a des bons côtés chez les gitans et on en parle pas"
En 2017, lors d’un entretien accordé à RTL, Kendji Girac avait ainsi tenu à répondre à ses détracteurs qui jugent sa musique sans pincette, s’attaquant souvent à son identité. Et s’il tente souvent de passer au-dessus, il lui arrivait encore d’en être atteint : "C’est dur à vivre quand on commence à les lire. C’est blessant de savoir qu’il y a des gens comme ça, alors qu’on essaye de faire rire les gens, de leur faire de la musique. Je ne lis plus ces choses-là aujourd’hui." Et comme un pied de nez à ses haters, Kendji Girac a depuis longtemps choisi le chemin du succès : "Grâce à eux, puisque je vois qu’il y a des jaloux comme ça, ça me donne envie de faire des chansons encore plus belles."
Vidéo. Kendji Girac vit-il toujours dans sa caravane ? Ses confidences
Aujourd’hui, à 26 ans, Kendji Girac est plus que jamais bien dans sa peau, et honore dès qu’il le peut ses origines gitanes. Celles-là même qui l’ont initié à la musique, et qui lui ont permis d’explorer divers endroits avant de connaitre la gloire. "Je me sens chez moi un peu partout, parce que j'ai toujours voyagé ! Ça a toujours été comme ça dans ma famille, je ne suis jamais resté 6 mois au même endroit dans ma vie, il faudra peut-être que je m'y mette" confiait-il en 2021 sur les ondes de France Inter. Pour autant, cette vie lui a souvent valu, à lui et sa famille, de nombreuses discriminations : "On arrivait dans des endroits et les gens nous regardaient avec peur, mais après je comprends la crainte car il y a tellement de préjugés. Bien sûr certains sont vrais, mais la plupart sont faux. Voir qu'ils avaient peur, c'est blessant. Nous, on venait juste pour voyager, faire de la musique et rester dans un champ". Et de conclure : "Il y a eu beaucoup de préjugés, mais je suis content car ça a beaucoup changé. Il y a des bons côtés chez les gitans et ça on en parle pas assez. Il faut qu'on arrête de rester bloqués sur ces préjugés qui ont 500 ans." De sages paroles qui, espérons-le, trouveront un écho dans l’esprit de certains...
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