Kobe Bryant, accusé d’agression sexuelle par le passé, vient de remporter un Oscar en plein mouvement #MeToo

Dimanche soir, Kobe Bryant a remporté l’Oscar du meilleur court métrage d’animation pour Dear Basketball, film basé sur un poème qu’il a écrit en 2015 après avoir annoncé son départ des Los Angeles Lakers.

Le gagnant, quintuple champion NBA, a profité de son discours de remerciements pour rembarrer l’animatrice de Fox News Laura Ingraham : “Nous, les joueurs de basketball, nous sommes supposés nous taire et dribbler. Mais, je suis heureux de voir que nous faisons également d’autres choses”, a-t-il confié.

Certains admirent la victoire et la petite remarque de l’athlète, mais d’autres ne peuvent s’empêcher de penser à l’élan du mouvement #MeToo dans l’industrie du divertissement et au fait que la plupart des participants portaient des pins #TimesUp. En effet, K. Bryant a été accusé et arrêté pour agression sexuelle par le passé.

En 2003, une employée d’hôtel de 19 ans, d’Eagle dans le Colorado, a affirmé avoir été violée par l’ancien joueur de la NBA. D’après les documents de l’affaire, elle aurait commencé à l’embrasser de son plein gré avant que les choses ne dégénèrent rapidement. “Il a mis ses mains sur moi, m’a attrapé les fesses, la poitrine. Il essayait de soulever ma jupe. A baissé son pantalon. A essayé d’attraper ma main afin que je le touche”, a-t-elle confié.

“Il a soulevé ma jupe, a retiré mes sous-vêtements et a éjaculé en moi”, a-t-elle confié à la police. “Puis, il s’est penché vers moi et m’a demandé si j’aimais que les mecs jouissent sur mon visage, j’ai répondu que non. Il a alors répondu ‘qu’est-ce que tu viens de dire?’. Il m’a attrapé le cou et a commencé à le serrer davantage, j’ai dit non. Il a répondu qu’il allait le faire quand même”.

K. Bryant a initialement nié toute interaction avec la victime lorsqu’il a été interrogé par la police. Il a ensuite découvert qu’elle avait subi un examen physique, et a alors affirmé que leurs rapports étaient consensuels. K. Bryant a continué de nier l’accusation d’agression sexuelle.

Le dossier a été abandonné lorsque l’accusatrice a décidé de ne pas témoigner. Une action civile a été réglée en dehors du tribunal. “Je crois sincèrement que cette rencontre était consensuelle, mais je reconnais aujourd’hui qu’elle n’a pas vu et ne voit pas cet incident de la même manière que moi”, a confié K. Bryant par l’intermédiaire de son avocat. “Après des mois de communication de documents, des discussions de son avocat et même de son propre témoignage, je comprends désormais comment elle peut avoir l’impression de ne pas avoir donné son consentement lors de cette rencontre”.

Les crimes présumés de K. Bryant, qui ont eu lieu il y a plus d’une décennie, ont été ignorés ces dernières années, contrairement à ses exploits de basketteur. C’est pourquoi beaucoup d’internautes sur les réseaux sociaux souhaitaient mettre en avant le manque de cohérence des Oscars qui célèbre le mouvement #MeToo et un violeur présumé en même temps.

Kobe Bryant qui remporte un oscar montre parfaitement que #MeToo ne… suffit pas

Bon, donc Kobe Bryant est oscarisé ET accusé d’agression sexuelle.

Hollywood : TIME’S UP
Aussi Hollywood : Félicitations à Kobe Bryant, fraîchement oscarisé !!!

Ça ne vous semble pas bizarre que Kobe Bryant remporte un Oscar en plein mouvement #MeToo ?

Alors, Harvey Weinstein se fait virer de Hollywood, mais Kobe Bryant a deux maillots retirés et remporte un Oscar la même année que #metoo ? Tout simplement épatant.

On va juste… ignorer toute cette histoire d’accusation de viol alors, hein ?

Hollywood – “Les femmes comptent !”

Aussi Hollywood – “Voici Kobe Bryant, qui a agressé une femme sexuellement !”

Dimanche soir, Hollywood a confirmé avec ferveur que “time” est bel et bien “UP”…

… mais il s’agissait en fait du statut non-oscarisé de Kobe Bryant !

La victoire et même la présence de K. Bryant sont d’autant plus contestées que d’autres hommes, comme James Franco, Casey Affleck, Kevin Spacey et bien d’autres, ont été “bannis” d’Hollywood suite à des accusations de comportements sexuels abusifs similaires.

Robin Abcarian du Los Angeles Times a parfaitement résumé la situation : “Pourquoi certains méfaits sexuels sont-ils pardonnables et pas d’autres ?”

Lauren Tuck