Kyan Khojandi se confie sur la dépression de son père : "Il a subi le racisme de la France"
A l'affiche du film "Le Discours", diffusé ce vendredi 26 mai 2023 sur France 3, Kyan Khojandi a réussi à se faire une vraie place dans le paysage audiovisuel français. Mais le comédien a également connu des difficultés, notamment liées au racisme subi par son père, qui l'a plongé dans une profonde dépression.
Humoriste, acteur, scénariste, producteur, animateur et réalisateur français, Kyan Khojandi s'est fait connaître du grand public grâce à la série "Bref", sur Canal +. Depuis, il a enchaîné les projets à la télévision comme au cinéma, multipliant les rôles, et il a définitivement su conquérir le coeur des Français. Une belle revanche pour le comédien, qui a subi de plein fouet le racisme dont son père, originaire d'Iran, a été victime lorsqu'il s'est installé dans l'Hexagone.
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Une enfance marquée par le racisme
Kyan Khojandi est le fils de Marie-Jo, fille d'un peintre italien et d'une femme de ménage allemande, qui exerçait le métier de juriste. Né en Iran, Aziz Khojandi était quant à lui géologue dans son pays d'origine, qu'il a été contraint de fuir lors de la Révolution iranienne. Arrivé en France, il n'a pas pu reprendre son ancienne profession, et s'est reconverti dans le commerce de tapis. Un coup dur pour le scientifique, passionné par son métier.
"J'ai vécu avec un homme qui était quelqu'un chez lui et qui a tout déraciné pour venir s'installer en France, là où il n'était plus personne", racontait le comédien dans l'émission "En Aparté", face à Nathalie Lévy. "Il était considéré comme un étranger et a donc subi le racisme de la France des années 80, qui était extrêmement dure aussi. On était avant Touche pas à mon pote. C'était quelque chose de très, très dur."
Un homme par sa famille
Au-delà du racisme de la société française, le père de Kyan Khojandi a également été rejeté par les siens, ce qui a été encore plus difficile à vivre. "C'est quelqu'un qui est rejeté aussi par les membres de ma famille qui, eux, sont installés en France. Ce n'est pas une vraie terre d'accueil pour lui", regrette-t-il. Résultat, l'humoriste a vu son père sombrer dans la dépression : "J'ai grandi avec un homme qui était en dépression pendant 15 ans. J'ai grandi avec un homme qui était sur le canapé toute la journée. J'ai grandi avec cette image-là de mon père, qui ne faisait rien de ses journées."
Une dépression qui ne l'a toutefois pas empêché de prendre soin de ses enfants, grâce au soutien de son épouse. "Il s'occupait de nous le matin, il venait me chercher à l'école le soir. Ma mère, elle, faisait tout pour tenir le foyer" précise le co-créateur de "Bref". D'ailleurs, c'est l'humour de son père qui l'a inspiré à tenter sa chance dans la comédie. "Il faisait toujours des blagues. Il racontait toujours des histoires. (...) La base, elle vient de là", glisse-t-il.
Son père ne voulait pas d'un fils "saltimbanque"
Pourtant, en dépit de son humour, Aziz Khojandi ne rêve pas d'une vie d'artiste pour son fils. "Je me demande si un jour j’aurais moi aussi droit à ma chance...", confiait Kyan Kohjandi à Paris Match, en 2017. "Mon envie d’être artiste devient alors viscérale, je décrète : "Papa, je veux faire du théâtre." Sa réponse est d’abord positive : "Va essayer cela à Paris." Alors j’entre au Cours Simon, ce qui déclenche une période de conflits. Mon père ne veut pas que j’arrête les études, il me rêve médecin ou avocat, sûrement pas saltimbanque ! Immigré iranien, il a tout sacrifié pour que je réussisse. Mais son rêve n’est pas le mien…"
Quand l'acteur en devenir décide d'arrêter la fac, les tensions grondent dans sa famille : "Tout s’envenime alors entre mon père et moi. Il ne me parle presque plus. Ma mère, Marie-Jo, reste mon alliée et m’envoie discrètement des chèques." Une brouille réparée par le succès de "Bref" : "Dès la signature du contrat avec Canal+, j’appelle mon père. C’est un bouleversement. On pleure de joie, il me dit finalement que j’ai eu raison de me battre. Le bonheur ! Il devient mon premier supporteur."
En 2013, Aziz Khojandi tombe malade, et s'éteint, quelques mois plus tard. "Il n’aura pu voir mon meilleur texte, ni le spectacle qui lui est dédié. Mais d’où il est, papa est devenu ma force, mon carburant pour avancer", conclut-il avec émotion.
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