L'édito de ELLE : « La position démissionnaire » par Alix Girod de l'Ain

L'édito de la semaine.

Le défilé des « ministres démissionnaires » dans les médias cet été avait quelque chose de fascinant : 35 hommes et femmes (le Premier ministre, 13 ministres, 16 ministres délégués et 5 secrétaires d'État) à la fois là et plus là, actifs mais pas trop, en vacances mais pas complètement… De quoi, en cette rentrée, nous donner des idées. Passer brutalement du farniente au Far West – traverser le mois de septembre, c'est avancer dans une longue rue où tout le monde est susceptible de vous canarder d'obligations sociales ou professionnelles à tout moment –, c'est trop dur.

On démissionne nous aussi ?

Mais si on se présentait comme salariée/compagne/ mère/fille démissionnaire (ça vaut aussi pour vous, les gars), est-ce que ça ne serait pas plus facile ? Le deal est clair : on n'abandonne personne, mais on se contente « d'expédier les affaires courantes », comme le veut la formule officielle. On remplira donc des frigos, mais, après, chacun se fera sa tambouille : cuisiner pour quatre personnes, c'est s'impliquer beaucoup trop. On assistera aux réunions de parents d'élèves, mais sans prendre de notes ni ouvrir le bec. On paiera les factures, oui, mais hors de question d'organiser les prochains week-ends et vacances en famille ou entre amis, ça relèverait d'une prise de décision pas franchement démocratique.

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