L’inflation a fait diminuer le gaspillage alimentaire mais ce n’est pas seulement une bonne nouvelle
FRANCE - Des habitudes que l’on est forcé de changer. Alors que l’inflation a atteint 4,9 % en 2023 en France, les Français ont été nombreux à être plus vigilants à leur consommation alimentaire. Ainsi, 87 % d’entre eux affirment avoir réduit leur gaspillage alimentaire, selon une étude menée par l’observatoire Cetelem de la banque française BNP Paribas.
Ces produits bons pour la santé ont été davantage touchés par l’inflation alimentaire en 2023
De manière générale, l’observatoire met en évidence « l’impérieuse nécessité » pour de nombreux ménages de « faire attention » à leur budget, y compris les classes moyennes, souligne Flavien Neuvy, économiste chez BNP Paribas Personal Finance. « S’il y a un côté positif, c’est que le gaspillage alimentaire a été, si on peut dire, victime de cette forte inflation des produits alimentaires », indique-t-il ce lundi 5 février.
Mais ces chiffres ne sont pas si réjouissants : plus d’un Européen sur trois (35 % pour être exact) indique « manger moins que par le passé ». Le pourcentage est plus élevé en France, où il atteint 41 %.
Les Français ne se contentent pas de rogner sur leur alimentation : 65 % d’entre eux déclarent avoir déjà renoncé à des dépenses liées aux loisirs, et 59 % ont fait des sacrifices financiers en ce qui concerne leurs vacances. Ces chiffres sont similaires à la moyenne européenne.
L’inflation plus fortement ressentie au sud de l’Europe
Mené par l’institut Harris Interactive en novembre 2023, ce sondage a été réalisé dans dix pays européens : en Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni et Suède. Conclusion, « l’inflation semble être plus fortement ressentie » par les habitants des pays du sud de l’Europe, note l’observatoire. « Au Portugal, en Italie et en Espagne », les Européens « sont respectivement 81 %, 65 % et 65 % à juger que les prix ont “fortement augmenté” », indique-t-il dans son communiqué, contre 55 % en France.
Le ressenti de l’inflation est une donnée différente de l’inflation en tant que telle. Ce qui est mesuré est le sentiment des consommateurs que leur pouvoir d’achat recule. Il arrive qu’ils aient le sentiment qu’il recule sans que cela soit le cas effectivement, en raison notamment de la hausse croissante des dépenses contraintes depuis de nombreuses années, comme le coût du logement.
« Même si l’inflation est moins forte qu’il y a un an, elle reste un sujet de préoccupation majeur pour tous les Européens : pour 87 % d’entre eux, c’est la préoccupation la plus importante devant la situation géopolitique internationale (83 %) », note l’observatoire. En conséquence, les Européens montrent un intérêt croissant pour l’épargne : plus de la moitié des personnes interrogées expriment le désir de mettre de l’argent de côté cette année (53 % selon l’étude de 2024, contre 51 % dans la version de 2023).
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