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La méditation orgasmique, la nouvelle tendance qui est ni plus ni moins qu’un cours de masturbation féminine

Vous avez peut-être entendu parler de la méditation orgasmique ? Ce n’est pas nouveau, et pourtant, tout le monde en parle depuis quelques semaines. Cette méthode de méditation un peu particulière se veut non sexuelle. Mais les femmes sont tout de même inviter à baisser leur culotte et à se faire caresser le clito. NORMAL.

(c) Pixabay
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La méditation orgasmique (ou OM pour Orgasmic Meditation) vient tout droit des États-Unis. Elle a été initiée par l’entreprise OneTaste, qui définit cette nouvelle manière de méditer comme un moyen – pour les femmes – d’atteindre un état de pleine conscience. Sauf que là, les participantes y parviendraient en se faisant stimuler le clitoris pendant 15 minutes par une autre personne. Vous pensez que vous pouvez faire ça pépouze dans votre lit ? Et bien non, ce n’est pas vraiment l’idée.

La carotte du siècle
La société a mis en place des cours pour vous apprendre à toucher le clito comme il se doit et à “développer son écoute, la connaissance de soi et le lâcher prise” quand c’est votre tour d’être palpée. Il faut donc être deux, et venir avec son ou sa partenaire pendant le cours (ouf, on a bien cru qu’on allait se faire caresser par un.e inconnu.e). Ce n’est donc pas ouvert aux célibataires qui veulent tâter tranquillou des nanas qu’ils ne connaissent pas *vomi* mais bien une sorte de coaching sexuel. Enfin, non. Ce n’est pas censé être sexuel. Et le but “n’est pas d’atteindre l’orgasme”. A 70 euros la séance ou 440 euros le week-end, tu as quand même intérêt à être réceptive.

“On lâche prise sur l’objectif de donner ou de prendre du plaisir. Comme en méditation, on observe sa respiration, ses sensations et dès que des pensées apparaissent, on essaie de revenir aux sensations”¸ explique la coach Emmanuelle Duchesne, en précisant que la pratique doit se faire avec des gants en latex et du lubrifiant. Le mouvement français de méditation orgasmique (oui ça existe pour de vrai) affirme à La Dépêche qu’il s’agit : “D’apprendre les caresses pour provoquer le plaisir clitoridien chez la femme sans pour autant avoir du désir pour l’autre, en présence du coach”. Mais il y a un truc qui cloche non ?

Le tabou autour de la sexualité féminine
Nos cours de SVT remontent un peu mais on croyait – naïvement – que le clitoris faisait partie de l’appareil génital de la femme et qu’il avait pour fonction de procurer du plaisir… Sexuel. Alors forcément, une stimulation clitoridienne va engendrer un état de bien-être comme la méditation, mais on ne se fouterait pas un peu de nous par hasard ?

Dans le mot “méditation orgasmique”, il n’y a rien qui vous choque ? Si ce n’est pas censé être sexuel, pourquoi le concept d’”orgasme” y est présent ? Rien que ça, c’est antinomique. Clairement, on paye pour être masturbée ou se faire masturber. Et ce en groupe donc aux yeux des autres, ce qui se place quand même là au niveau du voyeurisme. Tiens, tiens, ça me rappelle un autre business…

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🍑📷 @charlotteabramow

Une publication partagée par Clit Revolution (@clitrevolution) le 6 Janv. 2019 à 2 :31 PST

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Les planches anatomiques du clitoris disparaissent en 1920. En France, il n’apparaît correctement représenté dans les manuels scolaires qu’en 2017. Les humains avaient déjà été sur la lune depuis longtemps avant de ré-envisager cet organe-clé de la jouissance féminine. . « Find Your Clitoris » explore visuellement le thème du plaisir sexuel féminin. Une femme qui se masturbe, qui prend du plaisir, ou qui est sexuellement très active est souvent jugée, traitée de « salope », quand cela semble tout à fait normal chez les hommes. Après des débuts pas trop mauvais, on pense alors au Moyen-Âge que l’orgasme provoque chez les femmes des maladies, comme l’hystérie. Puis on déclare le clitoris « inutile ». La sexualité des femmes, c’est un tabou, et il étouffe leur plaisir. L’excision est le symbole du désir de mettre le plaisir féminin en sourdine. Le sexe féminin est méconnu ou omis, partout dans le monde. Près de 84% des filles de 13 ans ne savent pas comment représenter leur sexe. Pourtant, il existe le seul organe spécialement conçu pour avoir du plaisir : le clitoris. À trouver, apprivoiser, stimuler, et connaître. Incarner son corps et partir à sa conquête, comme un territoire, un paysage où il fait bon vivre, et où le corps se tord de sensations uniques. Une quête personnelle, une prise de pouvoir, la sexualité est ici indépendante et solitaire, pour montrer qu’on n’a pas forcément toujours besoin d’un.e. autre pour trouver du plaisir dans l’intimité. La masturbation est naturelle pour tout.e.s, c’est une voie d’épanouissement. 🌷 . #findyourclitoris #charlotteabramow #femalesexuality #girlgaze #clitoris

Une publication partagée par Charlotte Abramow 📸 🎥 (@charlotteabramow) le 27 Avril 2018 à 4 :38 PDT

Une enquête de Bloomberg datée d’octobre 2018 révélait que OneTaste aurait poussé ses salariés à démarcher des clients “vulnérables émotionnellement” en leur faisant des “avances sexuelles”. Face à la polémique, les cours collectifs ont cessé un mois plus tard et l’entreprise propose désormais une offre en ligne. Coïncidence ? Je ne pense pas.