L'asexualité chez les jeunes : ils sont de plus en plus à le revendiquer
Des hommes ou des femmes qui n'ont pas envie de faire l'amour… ce n'est pas nouveau. Mais plus surprenant chez des jeunes qui non seulement l'assument, mais le revendiquent.
« De mon temps, on ne s'en vantait pas », lâche la grand-mère de Léonie, 24 ans, quand celle-ci lui confie n'avoir aucun intérêt pour « la chose ». « C'est comme ça, le sexe ne m'attire pas du tout et je m'en porte très bien », insiste la jeune femme qui, avec nous, ironise : « Pour mamie, être asexuelle ne peut qu'être subi, c'est avoir une libido en berne et non pas une absence d'attirances sexuelles, ça, c'est trop suspect. Ou bien je mens ou bien je suis malade… » Pourtant, Léonie n'est pas la seule. D'après un sondage Ifop* sur la récession sexuelle chez les Français, plus d'un quart des jeunes de 18 à 24 ans disent ne pas avoir eu de rapport en un an (soit cinq fois plus qu'en 2006) et, surtout, se considérer, pour 12 %, asexuels.
Comme Paul, 23 ans, qui aimerait bien qu'on le laisse tranquille sur le sujet, ou Aesia, 28 ans, qui, après quelques expériences et une psychothérapie, constate : « Je suis sans aucune envie de faire l'amour avec un homme ou une femme, et je préfère juste m'abstenir plutôt que me forcer. Surtout, le fait d'avoir entendu le mot “asexuelle”, il y a quelques années, m'a rassurée. Je n'étais donc pas “anormale”. » Que des hommes et des femmes n'aient pas envie de faire l'amour n'est pas si surprenant. Mais l'assumer l'est davantage, en particulier chez des jeunes qui y voient une « orientation sexuelle » comme une autre. Ils sont le A (pour « asexuels ») de la communauté LGBTQIA+.