Le grand débat de l’avocat : cet aliment qui fait fureur chez les Millennials est-il vegan ou non ?

D’après certains chiffres récents, plus de 3,5 millions de personnes se considèrent veganes en Grande-Bretagne, et de plus en plus de restaurants proposent désormais des options pour celles et ceux qui souhaitent adopter un régime sans viandes et produits laitiers.

Mais la semaine dernière, un débat cuisine mondial a éclaté en ligne lorsque nous avons appris que l’avocat n’était peut-être pas un aliment aussi vegan qu’on le pensait.

Au cours d’un récent épisode de ‘QI’, l’humoriste britannique et danoise Sandi Toksvig a surpris pas mal de monde en confiant que le fruit préféré des Millennials devrait être évité par tous ceux qui ne souhaitent pas consommer de produits qui existent grâce aux animaux.

L’animatrice télé a confié que les avocats n’étaient pas vegans à cause de l’utilisation “contre nature” des abeilles, un point qui concerne également les amendes, les brocolis, les cerises, la laitue, le concombre et le melon.

“C’est la même explication que pour le miel”, confie S. Toksvig au cours de l’épisode. “Ils [les avocats] ne peuvent pas exister sans les abeilles. Ils sont tellement difficiles à cultiver de manière naturelle, toutes ces cultures dépendent des abeilles placées à l’arrière de camions et transportées sur des distances importantes à travers le pays”.

Sans surprise, le sujet a rapidement engendré un débat mondial sur les réseaux sociaux.

Un internaute a ainsi profité de Twitter pour exprimer sa surprise, confiant : “mon cerveau est grillé depuis que j’ai appris que l’avocat/les brocolis/les cerises… n’étaient pas vraiment vegans”.

Certains vegans ont rapidement profité de Twitter pour venir à la rescousse du fruit en confiant que le transport controversé des ruches était inévitable.

“Cette histoire des avocats qui ne sont pas vegans est une autre tentative pour faire passer le veganisme pour une option impossible. Il est courant de transporter des ruches, les abeilles n’ont pas besoin des avocats comme elles ont besoin de leur propre miel (et les avocats ne sont pas des aliments strictement vegans de toute manière, alors ne faites pas passer ça pour un problème strictement vegan)”, a confié un internaute sur Twitter.

Un autre utilisateur sur les réseaux sociaux confie que le veganisme “consiste à réduire le tort causé aux animaux dans la mesure du possible et de manière faisable” et considère qu’il est préférable de manger des avocats plutôt que de consommer un régime riche en viande, produits laitiers et œufs, et ce malgré l’apiculture migratoire.

Un autre a également fait remarquer qu’un nombre important de cultures de légumes et de fruits dépendaient également de la politisation des abeilles.

Il confie ainsi sur Twitter : “C’est juste bête. Beaucoup de choses dépendent de la pollinisation des abeilles… La plupart des cultures de légumes et de fruits en fait. Malgré l’utilisation évidente d’animaux de manière contre nature, il s’agit d’un simple leurre lancé pour embêter les vegans. Si les pesticides n’étaient pas aussi répandus, les abeilles locales seraient en mesure de se charger de la tâche.”

Les avocats conviennent-ils à une alimentation vegane ?

D’après un professeur d’Oxford spécialiste de l’éthique médicale, 31 milliards d’abeilles seraient transportées vers des fermes d’amandes en Californie chaque année, et la recherche indique que ces trajets ont un impact sur leur santé et réduisent leur espérance de vie.

Dominic Wilkinson a confié dans un article pour le site internet The Conversation : “L’intensité de la souffrance ressentie par une abeille à sa propre échelle est probablement faible, mais cela est amplifié par le nombre important d’insectes potentiellement touchés”.

Il confie : “Un vegan qui décide de manger des amandes et des avocats ne fait pas tout son possible pour réduire la souffrance animale”.

Mais Dominika Piasecka, porte-parole pour The Vegan Society, comprend qu’il est difficile de formuler une réponse définitive.

“Nous savons que de nombreuses formes d’agriculture impliquent de faire du tort à certains animaux de manière indirecte, mais il est malheureusement actuellement impossible ou infaisable d’éviter l’utilisation d’animaux dans la plupart des situations agricoles”, confie D. Piasecka à Yahoo UK. “Cependant, nous ne considérons pas le fait de ne pas pouvoir éviter l’exploitation animale à 100 % comme une excuse pour ne faire aucun effort”.

“Les vegans contribuent grandement à la réduction de la souffrance et de la mortalité des animaux, et nous accueillons à bras ouverts tous les changements des pratiques agricoles qui soutiennent cela. Nous préférons bien sûr qu’aucune espèce animale, abeilles comprises, ne soit utilisée pour produire des aliments”.

Et vous alors, qu’en pensez-vous ?

Danielle Fowler