Le supermodel nouvelle génération Jourdan Dunn parle de la diversité, de la peur et de sa nouvelle collection Missguided

Jourdan Dunn a gagné beaucoup de premiers titres. En 2008, elle est devenue le premier mannequin de couleur à défiler pour Prada depuis plus de dix ans. Elle a également été le premier visage de couleur à avoir fait la couverture en solo du Vogue britannique. Et comme si cela ne suffisait pas, le supermodel est également le premier nom britannique de couleur à avoir atteint la liste des mannequins les mieux payés de Forbes.

Vous remarquerez que l’adjectif « de couleur » figure dans chacune de ces réalisations. Il n’est donc pas étonnant que Jourdan soit déterminée à résoudre le problème de manque de diversité malheureusement encore trop présent dans le monde de la mode.

« J’ai toujours voulu voir de la diversité et de vraies filles sur les podiums. C’est important que les femmes aient une image à laquelle elles peuvent s’identifier », a-t-elle déclaré. C’est pourquoi son récent partenariat avec Missguided est on ne peut plus logique.

Le mannequin s’est associée avec la marque aux prix abordables afin de lancer une collection qui s’adresse à toutes les filles et toutes les femmes, qu’elles aiment le rose romantique ou le noir gothique. Lancée le 11 Mars, la gamme LON DUNN + MISSGUIDED propose des survêtements en velours, des combinaisons moulantes et des gaines Rihannesques via une campagne (diversifiée) mettant en scène des mannequins comme Leomie Anderson, Rina Sawayama et Braina Laviena.

« J’adore mon équipe de filles. Je voulais des filles qui soient jolies, mais qui aient également une opinion et qui n’aient pas peur d’en parler. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, le mannequinat, la danse, la photo, l’art ou encore l’écriture », a expliqué Jourdan à Yahoo Style.

En ce qui concerne la collection, il est clair que contrairement à beaucoup d’autres visages célèbres, le mannequin s’est vraiment impliquée dans le processus de création : « Cette collection est très personnelle pour moi, et elle est accessible à toutes. Elle allie le côté pratique des vêtements que l’on peut vraiment porter à une ambiance de rue. »

« Ce sont de vrais vêtements. Je voulais des pièces faciles à porter et pertinentes par rapport à la façon dont les gens s’habillent aujourd’hui. J’aime porter mes survêtements en satin avec des boots à talons hauts Gianvito Rossi, donc tout [dans cette collection] peut être mélangé. »

Ce n’est pas la première fois que la star de 26 ans s’invite aux côtés des créateurs. L’année dernière, elle a déjà collaboré avec Marks & Spencer pour la création d’une ligne de vêtements inspirée par son fils Riley. (Ce qui est relativement tardif pour une personne entrée dans le monde de la mode il y a plus de dix ans).

« J’ai toujours su que je voulais avoir ma propre marque. Il faut juste continuer à travailler et être patient avec soi-même », a-t-elle déclaré. « Au final, tout finit par arriver. »

La confiance semble venir naturellement à Jourdan. Elle n’a jamais eu peur de s’exprimer, même contre d’anciens employeurs comme Victoria’s Secret. En 2011, elle avait même lancé un véritable débat autour des mannequins de couleur avec le tweet « Je jure que certaines personnes devraient apprendre à s’occuper de la peau et des cheveux des personnes de couleur ».

Aujourd’hui, elle explique volontiers que tout le monde peut surmonter ses peurs : « Je me souviens que je lisais l’autobiographie de Diane von Furstenberg, et une phrase m’a frappée, il s’agit de celle où sa mère lui dit « la peur n’est pas une option. ». La peur nous empêche de faire ce que l’on veut, comme quitter un travail ou mettre fin à une relation toxique. Parfois, vous devez sortir de votre zone de confort et affronter vos peurs. »

En ce qui concerne son tweet, Jourdan est aujourd’hui consciente de la puissance (et des pièges potentiels) des réseaux sociaux. « Les réseaux sociaux dirigent le monde. C’est là que les gens sont découverts, que la politique est discutée, que les mouvements sont organisés… J’adore cela, mais il faut le respecter », a-t-elle déclaré. « J’ai appris à être plus réfléchie [lorsque je dois m’exprimer]. »

Quand le directeur de castings James Scully a fait la une des journaux la semaine dernière pour avoir nommé et humilié certains individus et marques pour leur mauvais traitement des mannequins et leur manque de diversité, Jourdan a été l’une des premières personnalités à lui apporter son soutien. « C’est important de sensibiliser les gens sur les choses qui vous passionnent », a-t-elle déclaré. « À mon avis, nous avons tous la responsabilité sociale d’être bon les uns envers les autres. Les réseaux sociaux ont créé une égalité au-delà des podiums. »

En plus de condamner les créateurs qui ignorent les femmes de couleur, le mannequin est devenue une fervente défenseuse de l’anémie falciforme, une maladie dont son fils, aujourd’hui âgé de sept ans, est atteint. Elle est ambassadrice de la Sickle Cell Disease Association of America et utilise ses deux millions d’abonnés Instagram pour sensibiliser le monde sur cette maladie peu connue

De nos jours, le terme « modèle » est assez courant, mais Jourdan Dunn est définitivement digne de ce titre. Dans une société emplie de publications financées et de légendes tout sauf honnêtes, cette femme est une véritable preuve que les réseaux sociaux peuvent être utilisés pour la bonne cause.

Lauren Sharkey
Yahoo Style UK