Le vaginisme : la maladie peu connue à l’origine de douleurs pendant les rapports sexuels

Les rapports sexuels peuvent être particulièrement douloureux pour les personnes atteintes de vaginisme [Photo: Getty]
Les rapports sexuels peuvent être particulièrement douloureux pour les personnes atteintes de vaginisme [Photo: Getty]

Rédigé par Francesca Specter.

Toutes les expériences sexuelles ne se déroulent pas toujours comme prévu, mais les rapports peuvent s’avérer particulièrement douloureux pour les femmes atteintes de vaginisme.

On ne dispose que de très peu d’informations sur cette maladie qui toucherait pourtant deux femmes sur 1000 au Royaume-Uni. Ce chiffre pourrait d’ailleurs être supérieur vu que tous les cas ne sont pas toujours rapportés.

“Le vaginisme est une contraction involontaire du muscle pubo-coccygien au niveau de l’ouverture du vagin”, explique la gynécologue Dr Anne Henderson.

“Les muscles vaginaux sont étonnamment forts. Ils deviennent très, très rigides lorsqu’ils se contractent involontairement. Essayez d’insérer quoi que ce soit et la douleur pourrait atteindre 8/9 sur 10”.

“Il ne s’agit pas d’une douleur qui disparaît au bout d’une minute. Il ne s’agit pas d’une douleur qui disparaît avec un peu de lubrifiant. On ne peut pas se forcer à relâcher des muscles qu’on ne contrôle pas volontairement”.

Quelle est l’origine du vaginisme ? Le problème serait psychologique et pourrait notamment inclure des croyances religieuses profondes et des expériences traumatisantes.

Anne Henderson confie : “Psychologiquement, une mauvaise expérience, comme un tampon mal inséré ou des rapports sexuels douloureux, peut être à l’origine du vaginisme (vous pouvez par exemple commencer à associer la pénétration vaginale à la douleur suite à une expérience sexuelle douloureuse).

“Des violences physiques ou psychologiques peuvent entraîner des conséquences psychologiques, mais la raison est parfois moins flagrante. Une femme aurait ainsi commencé à souffrir de vaginisme après avoir grandi dans une famille très religieuse, où on lui répétait constamment que le sexe était interdit avant le mariage”.

“Elle a ainsi développé certains standards vis-à-vis des relations et ne parvenait pas à se débarrasser de cette croyance”.

Le problème ne concerne pas uniquement le premier rapport sexuel. En réalité, il peut survenir à tout moment.

“Fait intéressant, le problème ne concerne pas uniquement les premiers rapports ; j’ai déjà vu des femmes qui n’avaient jamais eu de problème par le passé, mais qui ont été prises au piège suite à un petit hic avec un nouveau partenaire”, confie A. Henderson.

Que faire quand on souffre de vaginisme ? A. Henderson recommande de demander de l’aide à un expert, comme un médecin généraliste, un infirmier chevronné ou une clinique de planning familial. Il est également possible de consulter un gynécologue spécialiste de la médecine psychosexuelle.

Les traitements incluent les médicaments, la thérapie cognitivo-comportementale ou la thérapie de couple. Des accessoires pour vagins sont également courants ; il s’agit d’objets en forme de pénis insérés dans le vagin afin d’habituer les muscles à la pénétration.

Les chances de surmonter le problème oscillent entre 50 et 70 %, d’après A. Henderson. “Je ne dirai jamais ‘nous pouvons vous guérir’, car il ne s’agit pas de ce type de maladie. Mais il est possible de contrôler la maladie afin de mieux vivre avec”.