Lea Desandre : « J'ai suivi mon coeur et ma passion »
C'est un Noël forcément enchanté que nous offre la talentueuse mezzo-soprano franco-italienne. A 30 ans, après avoir beaucoup chanté Chérubin dans les Noces de Figaro, elle s'apprête à se confronter au rôle tragique de Médée, au Palais Garnier, à Paris, au printemps, avant de créer un spectacle en hommage à Julie Andrews. On comprend mieux d'où vient cette mélodie du bonheur que transmet l'irrésistible Lea Desandre. Une voix à suivre.
Est-ce grâce à Natalie Dessay que vous êtes devenue chanteuse lyrique ?
Oui, je suis tombée amoureuse de sa voix à 12 ans, à la télé. Je passais des heures sur YouTube à regarder ses vidéos.
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J'ai beaucoup fonctionné à l'écoute, car l'oreille est un instrument puissant qui permet, inconsciemment, d'imprimer des phrasés. J'allais aussi seule à l'Opéra pour 5 ou 10 euros, trois ou quatre fois par semaine. Ma maman m'a souvent attendue dans la voiture !
Vous parliez même aux artistes en coulisses...
Oui, je posais des questions aux chanteuses qui m'inspiraient. Vivica Genaux, entre autres, se souvient encore de moi, dans les couloirs du Théâtre des Champs-Elysées, lui demandant de m'apprendre à faire de longues notes tenues, qui m'étaient difficiles, alors que, depuis enfant, je pouvais vocaliser très vite. Quand vous avez une petite de 14 ans qui vient vous voir, ça marque.
Finalement, ces femmes ont été votre école...
Certaines sont devenues mes professeures. J'ai refusé de suivre un enseignement trop académique, car j'avais besoin d'apprendre de la scène et de nourrir mon art auprès de gens passionnés. Une fois mon bac littéraire en poche, j'ai étudié une année au conservatoire de Boulogne-Billancourt. Puis j'ai effectué un Erasmus à Venise, où enseignait la contralto Sara Mingardo. On m'a...