L'homosexualité des animaux est largement sous-estimée

Environ 1.500 espèces ont été observées présentant des comportements homosexuels. | Zali via Pexels
Environ 1.500 espèces ont été observées présentant des comportements homosexuels. | Zali via Pexels

Des manchots mâles ayant fréquemment des relations sexuelles avec d'autres manchots mâles. Nous sommes en 1911, et l'observation surprend George Murray Levick, explorateur de l'expédition Scott Antarctic. Elle le choque au point qu'elle ne figure pas dans le rapport officiel de l'expédition, qui visait pourtant à étudier le cycle de reproduction des manchots Adélie. Elle n'apparaîtra dans la littérature scientifique que cinquante ans plus tard.

De nos jours, les comportements sexuels entre animaux de même sexe sont signalés chez une grande variété d'espèces. Toutefois, une nouvelle analyse relayée par le Guardian suggère qu'il existe un fossé entre la fréquence de ces relations et celle à laquelle nous en entendons parler.

L'enquête, qui vient d'être publiée dans PLOS One, a été menée auprès de spécialistes des sciences animales. Karyn Anderson est la première autrice de l'étude. Cette diplômée en anthropologie à l'Université de Toronto (Canada) explique que ce phénomène est dû «au fait que les chercheurs pensent que les comportements sexuels entre individus de même sexe sont très rares. Or nous avons constaté que les participants à notre étude observaient fréquemment [ces comportements].»

Des avantages pour l'évolution

Les chiffres sont parlants. Sur soixante-cinq chercheurs travaillant sur cinquante-deux espèces différentes, 77% avaient constaté des comportements sexuels entre animaux de même sexe, tels que la monte (accouplement) ou la stimulation génitale. Ils sont 48% à avoir recueilli des données et seulement 19% à avoir publié leurs conclusions.

Les manchots et les macaques japonais sont devenus des animaux vedettes en ce qui concerne les accouplements homosexuels. La dernière analyse a même présenté des accouplements n'ayant jamais fait l'objet de rapports scientifiques. C'est le cas des rats-taupes, des écureuils, des mangoustes, des coatis à queue annelée et de…

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