«L'idée de voir ma copine coucher avec un autre me terrifie autant que ça m'excite»
Bonjour Mardi Noir,
J'ai un peu honte d'écrire ce que je vais écrire, mais voilà: en fait, je suis avec ma copine depuis trois ans maintenant et je suis jaloux. Je suis du genre à regarder par-dessus son épaule à qui elle écrit. Je n'ai pas confiance en moi et peut-être que c'est pour ça que je n'ai pas confiance en elle, je ne sais pas. Bref, mais c'est pas exactement pour ça que j'écris aujourd'hui.
Malgré cette jalousie, je dois avouer avoir des fantasmes sexuels de l'ordre de l'échangisme. J'aimerais aller dans un club échangiste et l'idée de voir ma copine coucher avec un autre me terrifie autant que ça m'excite. Sauf que je ne sais pas si je serais capable de supporter ça. Je ne lui en ai pas encore parlé, même si je pense qu'elle pourrait être partante, elle est beaucoup plus cool que moi sur ces sujets, mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, je me demande ce que je cherche avec tout ça. Je vois une psy pour d'autres problèmes et pareil, je sais pas comment aborder ça, je dois sans doute avoir trop honte. Si tu as des trucs à dire sur ce sujet, je t'en serais reconnaissant.
P.
Cher P.,
Merci infiniment de partager cela avec nous. Votre question touche certes à la jalousie, mais surtout à sa composante pulsionnelle bien spécifique: le regard. Voir, regarder, prendre la main dans le sac, espionner, surveiller, c'est ça que fait le jaloux. Dans L'Enfer de Claude Chabrol, avec François Cluzet et Emmanuelle Béart, on distingue bien l'importance de cet objet regard, oppressant et méticuleux. C'est un regard qui étouffe le sujet, qui coupe la chique.
J'ai déjà mentionné la scène rapportée par Saint-Augustin: un enfant qui scrute son frère de lait au sein de sa nourrice. La jalousie ne concerne pas le sein, il n'est pas question pour l'enfant qui observe d'avoir le sein à la place de l'autre. Non, il est face à sa perte parce que ce qu'il voit, c'est une image…