Lidl, le phénomène branché

Grâce à ses coups de génie, la chaîne allemande de discount crée des objets cultes qui, à peine sortis, sont déjà en rupture de stock et font le buzz sur les réseaux.

Amis spéculateurs, bienvenue ! On vous propose le placement le plus accessible et surtout le plus rentable de la modosphère : une paire de baskets au doux prix de 12,99 euros, à revendre illico aux enchères sur eBay cent fois plus cher, soit environ 1 255 euros. Cette aubaine, aussi improbable qu’incroyable, on la doit à Lidl, le roi des discounters allemands (mode de distribution en moyenne surface à forte dominante alimentaire fondé sur une pratique de prix bas). Mais si le marché spéculatif des sneakers est connu pour générer des sommes parfois astronomiques pour certaines paires (on pense à l’Air Dior qui, à peine lancée début juillet, affiche déjà un prix de revente record), comment expliquer tant de frénésie pour un modèle estampillé du logo d’un supermarché ?

Première tentative d’analyse : serait-ce encore une histoire de déclinaison ultra-luxe d’un objet de grande distribution repris par la crème des couturiers ? En témoignent la première collection de Jeremy Scott en 2014 pour la maison Moschino, avec ses sacs à main détournant le visuel de McDonald’s, ou encore l’apparition en 2017 sur le podium de la maison Balenciaga d’un it bag XXL à la ressemblance troublante avec l’emblématique cabas de courses bleu Ikea (1 695 euros contre 80 centimes).

Seconde hypothèse : serait-ce le fait d’un des axiomes de la mode, la fameuse loi de la rareté ? Editées et numérotées à seulement 2 000 exemplaires, les baskets ont évidemment fait grimper leur niveau de désirabilité. Sans parler du fait qu’elles n’ont été proposées à la vente qu’en Belgique et aux Pays-Bas. « Nous passons nos commandes un an à l’avance, nous explique Michel Biero, le directeur exécutif achats et marketing de Lidl en France. Quand on nous les a(...)


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