Littérature : les 9 livres coup de cœur de la semaine du journaliste et écrivain David Lelait-Helo pour toute la famille

Il est des éblouissements de l’enfance qui ne passent jamais… Dans la mémoire d’André Izard, chante un perroquet vert d’Amazonie autrefois aperçu sur la manche rouge et or d’un homme de cirque. Le bel oiseau a ouvert les portes de ses rêves : un jour, en des terres lointaines, le jeune homme s’en ira trouver gloire et fortune. Ne faut-il pas cet oiseau pour qu’à tire d’aile André s’éloigne, au moins en songe, de la noirceur de sa vie ? Nous sommes en 1920, la Grande Guerre a creusé son sillon dans les cœurs, André n’a pas dix-huit ans, il enterre sa mère. La pauvre femme travaillait pour les riches, les Jourdan. De leurs fleurs fanées, elle se faisait de misérables bouquets et à son fils "décrivait le couvercle en forme de faisan d’une soupière (…), les oiseaux brodés au fil d’or des rideaux d’une chambre, le grand lustre et ses centaines de larmes de cristal qu’elle mettait une journée entière à nettoyer à la peau de chamois." Les récits de sa mère avaient fait grandir sa haine et sa revanche, sans la connaître il maudissait madame Jourdan, "une femme furieuse, une souveraine intraitable" et enviait jusqu’à son cimetière privé, "même dans la mort, ils connaissaient encore un meilleur sort que les autres". Et puis il y a Suzanne, la fille du porteur d’eau, dont les yeux verts et les lèvres douces l’invitent au voyage. Pour elle, pour fuir la misère, il apprivoise le feu dans la forge de maître Simon mais ça ne suffira jamais, il faudrait mille ans pour qu’il s’en sorte. Un larcin (...)

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