Comment la littérature guérit les blessures maternelles, selon le psychiatre Robert Neuburger

Dans son nouveau livre, le psychiatre Robert Neuburger l'affirme : la littérature permet aux auteurs de se réconcilier avec une mère toxique ou insuffisante.

Marguerite Duras était qualifiée de « petite misère » et rossée par sa mère ; Delphine de Vigan, considérée davantage comme rivale que comme fille ; la génitrice de Gisèle Halimi salua son entrée dans le monde comme « une catastrophe » ; Nancy Huston fut abandonnée par la sienne à 6 ans… Les cas de « mal amour » entre mère et auteur sont légion. Faut-il donc avoir été mal aimé pour devenir un bon écrivain ? Une « mauvaise mère » peut-elle inciter à prendre la plume ? Ce sont les questions posées par Robert Neuburger, psychiatre et psychanalyste, dans Ecrire sa mère (Payot).

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La chute du mythe

« L'idée du livre m'est venue en préparant un colloque “Ecrire et guérir”, répond le spécialiste. Je me suis alors aperçu que beaucoup d'écrivains, en particulier des femmes, reliaient l'acte d'écrire à l'existence d'une mère insuff samment bonne, voire maltraitante. Plus précisément, un grand nombre d'entre eux avaient vécu une sorte de “chute mythique”, c'est-à-dire une rupture de lien brutale, à un moment de leur vie. » Témoin Annie Ernaux. « La romancière, relate Robert Neuburger, était persuadée d'être enfant unique et aimée par sa mère.

A 9 ans, elle découvre qu'elle a eu une sœur aînée… née bien avant elle et décédée brutalement, à l'âge de 6 ans. Elle entend sa mère dire à une cliente : “Ma fille...

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