Littérature : les 5 livres coup de cœur de la semaine de la journaliste et écrivaine Cécile Pivot

La magie Paul Auster opère toujours. Depuis 1987 et sa Trilogie new-yorkaise, l’écrivain américain a construit une œuvre remarquable et unique en son genre. L’amour, le hasard, la solitude, la littérature, les mythes américains, New York, font partie de l’univers "austerien", de son premier cercle. Dans ses romans, il a du génie pour mêler la fiction à ses propres souvenirs, le romanesque au réalisme, établir des liens avec ses précédents romans, rebrousser chemin dans le passé pour mieux réapparaître dans le présent et envisager le futur avec sérénité ou angoisse, c’est selon. Baumgartner (arboriculteur en allemand) est avant tout une magnifique histoire d’amour entre Anna Blume et Sy Baumgartner, qui ont vécu en parfaite harmonie (ou presque) quarante ans durant. Lui a fait sa carrière comme professeur de philosophie à Princeton et écrivain, Anna, qui préférait l’ombre à la lumière, était traductrice et poétesse. Aujourd’hui, Sy a 70 ans et est veuf depuis dix ans. La mort accidentelle d’Anna Blume (fleur en allemand) en 2008 a été pour lui une dévastation. Certes il n’en est pas mort, mais plus rien ne fut pareil. Depuis, il est "un moignon humain, un demi-homme ayant perdu la moitié de lui-même". L’été 2018, alors qu’il écrit une monographie sur les pseudonymes de Kirkegaard, un certain nombre d’incidents en série (ma foi assez grand-guignolesques) et la sonnerie irréelle d’un téléphone, rouge, qui sonne au milieu de la nuit dans le bureau d’Anna, qu’il a gardé tel quel depuis (...)

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