L’obésité n’est pas un choix et ce n’est pas non plus un manque de volonté

Obésité : une nouvelle étude suggère de ne plus considérer un surpoids important comme le choix d’une personne. [Photo : Getty]
Obésité : une nouvelle étude suggère de ne plus considérer un surpoids important comme le choix d’une personne. [Photo : Getty]

Les gens ne sont pas responsables de leur obésité, selon une nouvelle étude.

L’obésité est le mot qui décrit un surpoids très important, avec beaucoup de graisse corporelle. Elle entraîne des risques sérieux pour la santé. Au Royaume-Uni, en début d’année, la pathologie a même dépassé le tabagisme, parmi les facteurs de risques des quatre cancers les plus courants.

Environ 15% des adultes sont obèses en France. En Europe, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les trois premiers pays « les plus gros » sont la Turquie (32,1%), Malte (28,9%) et le Royaume-Uni (27,8%).

Il est devenu plus qu’urgent de s’occuper de cette crise sanitaire.

Mais d’après les dernières découvertes, nous devrions d’abord cesser de voir l’obésité comme un « choix » individuel.

« L’obésité ne dépend pas simplement d’un manque de volonté », affirme le rapport de l’organisme British Psychological Society.

Il souligne que l’obésité est plutôt influencée par des gènes et des facteurs socio-économiques.

« Les personnes présentant le plus de risques d’atteindre un poids dangereux pour leur santé sont celles qui ont un risque génétique élevé de développer de l’obésité, et dont la vie est également façonnée par le travail, l’école et des environnements sociaux qui encouragent une alimentation excessive et l’inactivité. »

« Les gens qui vivent dans des milieux défavorisés subissent souvent un stress élevé, avec des difficultés importantes dans leurs vies et des traumatismes. Bien souvent, ils ont peu d’occasions et d’encouragements, là où ils vivent, pour faire du sport et leurs options pour manger sain et pas cher sont limitées. »

Le rapport montre que la moitié des adultes qui consultent des services spécialisés, pour leur obésité, ont aussi vécu des difficultés dans l’enfance.

Les experts concluent donc qu’il est « important d’éviter les formules et explications qui font du « problème » de l’obésité une responsabilité personnelle. »

« Si l’obésité est le résultat de comportements, ces comportements ne sont pas toujours un choix ou une responsabilité personnelle ».

L’idée que des environnements sont « obésogènes » a déjà fait l’objet de beaucoup d’études, ainsi que celle des gènes de l’obésité.

En août 2018, le Dr Peter Swinyard, président d’une importante association de médecins, déclarait à la télévision britannique : « Certains sont programmés pour être minces et certains sont programmés pour être gros. »

Il a précisé : « Si vous avez beaucoup de gènes de l’obésité, que vous êtes dans un environnement obésogène, et que les marques alimentaires sont ravies de vous vendre de nombreuses choses délicieuses, vous allez grossir, avec ces gènes de l’obésité. »

Comment savoir si l’on est obèse ?

Il faut se baser sur l’Indice de Masse Corporelle (IMC) – une mesure permettant d’évaluer le poids de santé par rapport à la taille. Un résultat entre 30 et 40 indique qu’il s’agit d’obésité.

D’après l’OMS, si votre IMC est :

  • en-dessous de 18,5, votre poids est trop peu élevé

  • entre 18,5 et 25, c’est votre poids de santé

  • entre 25 et 30, vous êtes en surpoids

  • entre 30 et 35, c’est une obésité modérée

  • entre 35 et 40, c’est une obésité sévère

Vous pouvez utiliser une calculatrice en ligne pour vérifier votre Indice de Masse Corporelle.

La récente étude a également montré que le tour de taille pourrait mieux renseigner que l’IMC sur l’état de santé d’une femme et sur le risque de maladies liées à l’obésité.

Francesca Specter