L'Orangerie du château de Versailles : comment Versailles est devenu le royaume des oranges ?

L'idée d’installer une orangerie dans un château royal n’est pas nouvelle. François Ier l’avait fait à Fontainebleau. Mais les proportions de celle de Versailles, bâtie par Louis Le Vau en 1663 et doublée par Jules Hardouin-Mansart vingt ans plus tard, témoignent du goût immodéré de Louis XIV pour l’oranger. Réunissant des arbres issus des maisons royales et des spécimens achetés ou offerts au souverain par les courtisans, elle possède la plus vaste collection d’Europe.

Le précieux arbuste n’est pas cantonné à l’Orangerie et à son parterre, où il est déplacé aux beaux jours. Placé sur des piédestaux dans de grandes vasques d’argent massif, il envahit la Galerie des Glaces et fleurit jusque dans les appartements royaux, répandant son doux parfum dans les chambres et les alcôves. En complément, de l’eau de fleur d’oranger est aspergée dans les pièces à l’aide de seringues. A table, on la retrouve encore dans des aiguières mises à disposition des convives.

Les orangers de Versailles sont donc loin d’avoir seulement une fonction ornementale. Ils sont cultivés pour leurs fruits mais surtout pour leurs fleurs à l’odeur si délicate. Après une jeunesse bercée par les parfums lourds et capiteux, le Roi-Soleil ne supporte plus les fragrances du musc et de la civette qui lui donnent la migraine. Seule l’eau de "fleur d’orange", comme on l’appelle alors, trouve grâce à ses yeux… ou plutôt à son nez ! Comme de juste, toute la Cour s’en éprend elle aussi.

A cette époque, il n’est pas d’usage (...)

(...) Cliquez ici pour voir la suite