« Louis de Funès, le génie comique », un hors-série de Paris Match

Comédien inconnu, Louis de Funès aura pourtant joué entre 1950 et 1959 dans… 88 films. Déjà boule de nerfs, courir le casting ne lui fait pas peur. Il traverse en trombe ces « panouilles » alimentaires dans lesquelles il n’a parfois pas une ligne à jouer. Ce qui ne le change guère de son activité nocturne de pianiste de bar, où il enchaîne les arpèges jusqu’à 5 heures du matin. Homme sans texte donc, mais pas sans mimiques.

En un froncement de sourcil, il amuse les clients. Sur les plateaux aussi, on s’est mis à remarquer la gestuelle détonante de ce petit bonhomme de 1,64 mètre. Alors, on finit par donner un bout de dialogue à ce figurant qui force le trait, mais pas les rires qu’il déclenche.

Étrangement, « sa » scène dans « La traversée de Paris » en 1956 aurait dû lui ouvrir les portes de premiers rôles. Mais non. Il devra attendre le début des années 1960 pour que, enfin, éclate son talent. Et d’abord sur scène où le redouté critique Jean-Jacques Gautier, dont un mot vidait ou remplissait un théâtre, écrit en 1962 un portrait où déjà, tout est là : « Louis de Funès, c’est un cas. Un phénomène de mouvement, de rythme, d’activité, d’énergie, d’endurance qui atteint au grandiose dans la cocasserie, la drôlerie, la bouffonnerie. Une puissance comique stupéfiante… »

La vague des « Gendarme », du « Corniaud », des « Fantômas » et autre « Oscar » est désormais formée et elle va submerger la France de rire. Mais pas celle des critiques qui refuseront à Louis de Funès la ...


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