Mélanie Laurent incarne Marie-Antoinette dans « Le Déluge » : « J’essaie de profiter pleinement, d’être heureuse »
Mélanie Laurent, réalisatrice du thriller « Libre » (Amazon Prime Video), laisse place à l’actrice, bouleversante en Marie-Antoinette dans « Le Déluge », de Gianluca Jodice, aux côtés de Guillaume Canet en Louis XVI. Le cinéaste s’est inspiré des carnets de Cléry, valet de chambre du roi, resté auprès de lui lors de son emprisonnement en 1792, jusqu’à sa mort. Mélanie Laurent n’arrête pas et, depuis Grenoble, elle nous confie ses envies derrière et devant la caméra. Chaleureuse, passionnée et sincère.
Pourquoi avez-vous souhaité interpréter Marie-Antoinette ?
J’ai lu un scénario que j’ai trouvé très bien écrit. Quand on reçoit un film sur cette époque, on peut être effrayé ou avoir l’impression que tout a déjà été fait. Mais, en l’occurrence, c’est une nouvelle histoire. Personne ne parle de Marie-Antoinette à cette période, quand la reine et le roi sont déchus. Dès la première scène, ils cheminent vers la mort avec peu d’espoir, beaucoup de dédain et de colère. Ce film, c’est la rencontre entre ces deux êtres hors-sol et un peuple qui, affamé, déborde de rage. J’aime d’ailleurs beaucoup les conversations presque métaphysiques et philosophiques entre le roi et les révolutionnaires, qui veulent lui faire comprendre qu’ils ne sont plus des dieux, qu’ils ne l’ont jamais été en réalité.
Que saviez-vous d’elle avant de l’incarner ?
La biographie de Stefan Zweig a été mon livre de chevet. Il était tout acquis à sa cause, mais il me l’a fait découvrir et aimer. Le point de vue de Gianluca Jodice a confirmé ce sentiment, même si, en France, Marie-Antoinette reste un sujet brûlant. Il fallait quelqu’un qui ait envie de raconter l’évolution de cette femme plutôt que de juger la situation des siècles plus tard. Et Gianluca, italien, apporte de la complexité à cette figure iconique. Derrière le mythe, il y a une fillette que l’on a arrachée à sa famille sans lui demander son avis, à qui on...