"Je m'étais toujours dit que mon métier ne m'empêcherait pas de fonder une famille" : les confidences de Dorothée Olliéric, maman et reporter de guerre
Dorothée Olliéric, reporter de guerre a écrit ce livre (Maman s'en va-t-en guerre, Les éditions du Rocher) pour ses deux enfants, afin qu'ils comprennent pourquoi elle part aux quatre coins de la planète : Tchétchénie, Afghanistan, Irak, Mali, Ukraine...
Depuis que je suis enfant, l'horizon n'est jamais assez loin. Je désire repousser les limites, découvrir le monde. A 19 ans, quand je me suis envolée pour le Chili, je voulais voir ce qui se passait dans un pays compliqué, une dictature en l’occurrence.
C'est comme une évidence : le besoin d'être là où l'histoire s'écrit. Quand j'ai appris la mort de Ben Laden en 2011, j'étais en congé. Or je suivais l’Afghanistan depuis tellement d’années, il fallait que je parte. Dix heures plus tard, j'étais au pied de la maison de Ben Laden. A ce moment-là, seulement, je me sentais à ma place.
Quand j'ai commencé dans le métier, il y avait peu de femmes, c’est vrai. Marine Jacquemin sur TF1, Martine Laroche-Joubert sur France 2… Elles ont ouvert la voie. Pour elles, tout a été plus compliqué : elles ont dû forcer les portes, s'imposer en tant que femme, souffrir davantage du machisme ou du sexisme. Moi, honnêtement, je n’ai pas eu à batailler.
Si, pour être acceptée, j'en ai fait plus, je me devais d'être irréprochable. Je mettais tout ce que je pouvais dans chaque mission. Je voulais prouver que, dans ce métier, les femmes faisaient aussi bien que les hommes, voire mieux.
Oui, c'est un avantage, notamment pour accéder aux autres femmes. (...)