Quand le métro devient une machine à allonger le temps

Des chercheurs américains ont utilisé la réalité virtuelle pour étudier la perception du temps dans le métro. Ils ont reproduit le métropolitain new-yorkais pour simuler le quotidien des participants. Conclusion : quand la rame est bondée, le temps paraît plus long.

Le temps est élastique et tout particulièrement dans le métro. C’est la conclusion à laquelle est arrivée une équipe de chercheurs de l’université de Cornell à New York après avoir mené une expérience inédite utilisant la réalité virtuelle. Pour leur étude, publiée dans la revue scientifique Virtual reality le 3 novembre 2022, les chercheurs américains ont placé une quarantaine de sujets dans un métro new-yorkais fictif. Ils ont reproduit cinq situations où la rame était plus ou moins bondée. Celles-ci allaient de 35 à 175 avatars qui se comportaient comme de vrais passagers. Ils pouvaient lire ou regarder leur téléphone par exemple. Les participants embarquaient pour des trajets d'une durée aléatoire se situant entre 60 et 80 secondes. Après chaque voyage, les chercheurs ont demandé à leurs sujets si le trajet leur paraissait plaisant sur une échelle de 1 à 7, et d’estimer la durée de leur parcours.

"La foule donne un sentiment de stress qui fait paraître le trajet plus long"

Il s’est avéré que lorsque le nombre de passagers devenait très important, les sujets de l’expérience surestimaient leur temps de trajet dans le métro. Plus précisément, lorsque la rame était particulièrement surchargée, la durée du trajet semblait 10% supérieure à celle passée dans un métro où peu d’individus étaient rassemblés. La différence s'élève à 20% entre la rame avec 175 passagers et celle n’en ayant que 35. Pour expliquer cette différence, les chercheurs se sont basés sur leur questionnaire concernant l’agréabilité de l’expérience pour les participants. Ils ont observé que plus le voyage était déplaisant, plus le biais temporel était fort. “La foule donne un sentiment de stress qui fait paraître le trajet plus long”, précise Saeedeh Sadeghi, co-auteur de l’étude auprès du site d’information Cornell Chronicle.

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