La machine multisensorielle qui apaise les angoisses

VirtySens a inventé cette plateforme qui permet de s’évader grâce à un casque de réalité virtuelle et à des diffuseurs d’odeurs, de vent, de pluie… Un outil thérapeutique qui se révèle très efficace.

Quand Lilou, la fille de Xavier Melin, est déscolarisée à 6 ans en raison d’un autisme sévère, il sait qu’elle entre désormais dans un long confinement. Il imagine alors une machine qui lui permettra de voyager dans sa tête, où elle est enfermée. Un casque de réalité virtuelle «la focalisait sur autre chose, lui donnait alors envie de découvrir», explique-t-il. Sept ans plus tard, avec deux partenaires, Ludovic Wiart et Guillaume Lucas, il est allé plus loin. En ajoutant les odeurs, la chaleur, l’eau même, pour rendre l’expérience encore plus «troublante» pour le cerveau.

Lire aussi:La réalité virtuelle à l'hôpital : nouvel analgésique ?

Les premiers essais, notamment dans un établissement belge à Beaumont, la maison d’accueil Synapse, pour autistes et personnes souffrant de handicaps intellectuels lourds, sont spectaculaires. «En vingt-cinq ans, je n’ai jamais vu ça», racontera Mme Dierickx, la directrice, aux fondateurs de VirtySens. «On l’a fait essayer à des patients qui étaient sous contention, et trente secondes après le début de l’expérience ils étaient calmés. Je n’avais jamais vu quelque chose apporter autant d’apaisement aux malades.» Des témoignages similaires ont aussi été recueillis auprès de patients apathiques à la suite d’un AVC et qui réagissaient à l’expérience.

Lancée entre deux confinements en 2020, l’installation de VirtySens est déjà présente dans une quinzaine d’établissements (Ehpad, instituts médico-éducatifs, maisons d’accueil spécialisées) et pourrait bien devenir un outil indispensable pour le monde médical tant ses bienfaits semblent considérables.

« L’EXPÉRIENCE BLUFFE LE CERVEAU, QUI OUBLIE OÙ IL EST»

Guillaume Lucas, cofondateur de VirtySens

(...)
Lire la suite sur Paris Match