Un maillot inspiré des zelliges ravive l’animosité entre le Maroc et l’Algérie

Le Maroc a officiellement protesté auprès de la marque de vêtements sportifs Adidas, après la fabrication d’un maillot “inspiré de l’art du zellige [mosaïque] marocain destiné à la sélection algérienne”, indique le site d’information marocain Hespress.

“À peine les photos du nouveau maillot algérien publiées sur la page Twitter de la marque aux trois bandes, avec le slogan ‘Inspiré de la culture et de l’histoire. Conçu pour la royauté’”, la colère de Rabat s’est fait entendre.

Une “appropriation culturelle”

Cette colère s’est traduite par une lettre de mise en demeure adressée par l’avocat du ministère de la Culture et de la Jeunesse marocain au président-directeur général du groupe Adidas, Kasper Rorsted.

“Les motifs utilisés dans ce nouveau design comportent des représentations de l’art du zellige marocain, ce qui s’apparente à une tentative manifeste d’appropriation culturelle par le biais de votre marque”, peut-on lire dans la lettre rendue publique par l’avocat, qui laisse quinze jours à la marque pour retirer le maillot.

Dans sa lettre, l’avocat marocain explique que ce qui est présenté comme étant “inspiré” du zellige de Tlemcen, en Algérie, est en fait apparu pour la première fois au Xe siècle au Maroc et a été “aperçu pour la première fois à la madrasa Bou ’Inania de Fès et à la madrasa-zaouïa de Chellah”, des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Le maillot a été dévoilé pour la première fois le 23 septembre. Et “jamais un maillot des Verts ne s’est vendu aussi bien et aussi vite”, explique de son côté le site d’information algérien TSA. “Les Algériens estiment que le zellige appartient à l’ensemble du Maghreb et [que sa représentation] n’est en aucun cas une forme d’‘appropriation culturelle’.”

“Ce n’est pas la première fois que le Maroc revendique des parties du patrimoine commun à tout le Maghreb ou carrément algérien, allant de la gastronomie comme le couscous aux genres musicaux et aux bijoux berbères d’Ath Yenni, en Kabylie”, commente TSA.

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