Maman à tout prix

On s’aime, on s’installe ensemble, on pense à une deuxième chambre, pour un bébé pourquoi pas ? Fonder une famille, cela paraît beau et simple ! Mais c’est parfois plus compliqué que l’on se l’était imaginé… Virginie a accepté de nous raconter son parcours du combattant  pour devenir maman, voici son histoire.

Virginie a 34 ans, elle vit une belle histoire d’amour avec Guillaume depuis plus de dix ans. Une fois leurs études terminées, un travail stable pour chacun et une installation dans un grand appartement, il leur a semblé tout naturel de penser à la venue d’un enfant… Dès le premier essai, Virginie tombe enceinte. « Malheureusement, j’ai fait une fausse couche, et ça a été très difficile. Nous avons décidé alors d’attendre un peu avant de retenter, et de nous marier. » Un beau mariage ensoleillé, entouré de tous leurs copains, avant de repartir du bon pied.

Un an après sa fausse couche, Virginie décide d’aller voir un gynécologue qui leur prescrit une batterie d’examens. « C’est là que nous nous sommes aperçus que Guillaume souffrait d’une pathologie, certains de ses spermatozoïdes étaient malformés ; de mon côté, on m’a découvert un problème de thyroïde. Tout cela n’empêchait pas une grossesse mais nous ouvrait directement la porte à une procréation médicalement assistée (PMA). »  Le problème de thyroïde de Virginie étant incompatible avec une PMA, il faut d’abord stabiliser son état. Ils attendent donc encore un an avant que les médecins donnent leur feu vert.
 
Le parcours du combattant commence alors : rapports sexuels programmés, prises de sang presque quotidiennes, échographies, piqûres à  répétition… « Pour une femme active, ces traitements sont très lourds. Hormis la souffrance morale et psychologique qui est déjà pénible, il faut subir un traitement lourd physiquement, aux effets secondaires désagréables, et justifier des absences répétées et soudaines au travail. » Après 6 mois d’essais et aucun résultat, le gynécologue de Virginie décide de passer à la vitesse supérieure. « Nous avons entamé un traitement pour une insémination intra-utérine ; c’était reparti pour la course aux laboratoires, échos, rendez-vous chez les médecins, et un traitement hormonal lourd. Guillaume me soutenait énormément et devait lui aussi traverser des moments bien désagréables. Aucun de nous n’échappait aux examens ni aux prélèvements. Les jours d’insémination, nous nous retrouvions dans deux salles différentes, ce n’est pas ainsi qu’on envisage tout d’abord de concevoir un enfant ! Tout cela durait au moins une demi-journée, et pour tous les deux c’était compliqué de se justifier au bureau. Heureusement nous sommes restés soudés du début à la fin, c’est un combat qui se faità deux ! »

Si c’était à refaire ?
Mais enfin, au bout de trois essais, Virginie tombe enceinte. « J’étais bien sûr très heureuse, mais aussi très angoissée. Je m’étais convaincue que je n’y arriverai jamais, que je ne serai jamais maman. Quelque part, j’avais fait le deuil d’une grossesse. Je voyais toutes ces femmes, mamans, enceintes, je pensais que je n’aurais jamais cette chance. Tous ces essais, toute cette attente avaient eu raison de mon optimisme. » Virginie se rend à la visite du 4ème mois, visite au cours de laquelle toute femme enceinte peut rencontrer un psychologue. « En parler m’a fait énormément de bien ; j’ai pu accepter le fait que moi aussi, malgré toutes ces difficultés, j’avais le droit d’être enceinte. » Les mois passants, Virginie prend confiance et voit son ventre s’arrondir avec bonheur. « Elliot, un beau bébé en pleine forme, est arrivé 3 jours après terme. L’avoir enfin dans mes bras… tout a été oublié. Toutes ces piqûres, ces examens… Enfin j’étais maman ! »

À la question, recommencerait-elle tout pour donner un petit frère ou une petite sœur à Elliot ? « Oui, sans hésiter ! »