Marianne Denicourt dénonce la toxicité de son ex, le réalisateur Arnaud Desplechin : "Une relation destructrice, avec du dénigrement"
Actrice emblématique des années 90, Marianne Denicourt a vécu une histoire avec le réalisateur, Arnaud Desplechin. Aujourd'hui, elle dénonce la toxicité du réalisateur. Une prise de parole qui survient 20 ans après les faits, mais qui n'est pas la première. A l'époque, Marianne Denicourt avait évoqué la toxicité du réalisateur. Ce qui lui a valu d'être écarté du cinéma français.
Le mouvement #MeToo a libéré la parole concernant les agressions sexuelles et les violences sexuelles, mais aussi sur les relations toxiques qui ont longtemps été considérées comme normales. Dans les colonnes du magazine ELLE, la star des années 90 Marianne Denicourt est revenue sur la relation vécue dans sa jeunesse avec le réalisateur Arnaud Desplechin, de cinq ans son aîné, aujourd'hui en couple avec l'écrivaine et scénariste Florence Seyvos.
"Une obsession d'être avec moi"
Interrogée par le magazine, la comédienne révèle les dessous du début de leur relation. "C’était pour lui une obsession d’être avec moi. Il m’a écrit des dizaines de lettres jusqu’à ce que je cède", se souvient-elle. "Notre histoire a duré peu de temps, un an et demi environ. Une relation destructrice, avec du dénigrement, de la manipulation, j’avais perdu du poids et ma confiance en moi. Aujourd’hui, on parlerait d’emprise."
Après moins de 18 mois de relation, le couple se sépare, durant le tournage de "Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle)". Une rupture qui ne l'a pas tout à fait débarrassé du réalisateur, ainsi qu'elle l'explique, puisqu'elle affirme qu'il a commencé à se montrer plus insistant lorsqu'elle a commencé à fréquenter l'acteur Daniel Auteuil.
Bannie du cinéma français
Dans les colonnes du magazine, Marianne Denicourt affirme que sa relation toxique avec le réalisateur lui a coûté sa carrière. L'actrice dit avoir été mise à l'écart des productions françaises pour avoir dénoncé les agissements du réalisateur il y a vingt ans d'ici. Interrogée par les journalistes du Elle, l'actrice française Eva Ionesco confirme que Marianne Denicourt a bien été "bannie du cinéma français". La libération de la parole à la suite du mouvement #metoo a permis d'éclairer sur cette pratique très courante à l'époque pour étouffer la parole des victimes.
Il se serait inspiré de leur histoire pour un film
Selon la comédienne, le long métrage "Rois et reines", sortie en 2004 et mettant en scène Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric et Catherine Deneuve, serait inspiré de leur histoire. "Ce fut une entreprise pure et simple de gaslighting [ndlr : pratique qui consiste à déformer la réalité pour faire douter la victime]. Il a voulu me faire passer pour la folle, l’hystérique qui veut faire censurer un film", souligne-t-elle.
A l'époque, elle l'avait attaqué en justice pour obtenir des dommages et intérêts, et la justice lui avait finalement donné raison deux ans plus tard, en 2006, confirmant que le réalisateur avait bel et bien "créé son film autour de son histoire et de celles de ses proches".
Approchée pour jouer dans le long-métrage, Juliette Binoche avait refusé le projet, constatant les similitudes entre l'histoire de l'ex-couple et le scénario. Il m’a paru évident de devoir m’assurer que Marianne était au courant de ce projet et pleinement en accord. Son fils n’étant pas encore majeur, les conséquences pouvaient être dramatiques. Je l’ai appelée, elle ignorait tout du film en préparation et était extrêmement blessée. Je n’ai pas eu d’autre choix que de refuser ce projet, quoi qu’il m’en coûte. Comme l’avait fait Emmanuelle Béart. Comme l’ont fait après d’autres actrices", avait-elle expliqué à Libération.
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