Marlon Brando, l'irrésistible

Dans l’histoire du cinéma, peu de noms résonnent avec autant de force que celui de Marlon Brando. Quand il apparaît à l’écran dans «Un tramway nommé Désir» en 1951, c’est un séisme qui secoue Hollywood. Son jeu brut, viscéral, inspiré de la «Méthode» de Stanislavski, bouleverse les codes du cinéma américain. Ce jeune homme inconnu, au physique sculptural et au regard magnétique incarne une nouvelle masculinité, à la fois vulnérable et explosive. En trois films («Un tramway nommé Désir», «Sur les quais» et «L’équipée sauvage»), il redéfinit l’art de l’interprétation. Et plante les graines d’un nouvel arbre du jeu sur lequel pousseront les branches des De Niro, Pacino, et d’acteurs plus récents comme Leonardo DiCaprio ou Ryan Gosling, héritiers spirituels du flambeau de l’intensité et d’une authenticité sans pareilles.

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Il fuit l'industrie qu'il méprise

Mais derrière l’éclat de son talent qui éclabousse tout se cache une âme tourmentée. Son enfance marquée par un père violent et une mère alcoolique a forgé un homme complexe, en perpétuel conflit avec le monde qui l’entoure. Brando le génie est aussi un bourreau. Des cœurs d’abord. Sa boulimie d’aventures est inextinguible. Quasi maladive. Incapable de rendre heureux, il ne parvient pas non plus à l’être lui-même. À peine célébré «meilleur acteur du monde», Brando s’ennuie. Hollywood, ce royaume du strass, devient rapidement pour lui un lieu d’exécration. So...


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