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EN IMAGES - Martin Scorsese fête ses 78 ans : 18 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur le cinéaste

(Photo by MAURIX/GAMMA-RAPHO/Gamma-Rapho via Getty Images)
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Cinéaste new-yorkais par excellence, Martin Scorsese grandit à Little Italy, à proximité de la mafia et avec l’envie de devenir prêtre. Tiraillé entre son éducation catholique et son amour pour la contre-culture et les femmes, il finit par devenir l’un des plus grands réalisateurs de tous les temps. De ses cinq mariages à son addiction à la cocaïne qui a failli lui coûter la vie, en passant par son amitié salvatrice avec Robert De Niro, retour sur le parcours de l’artiste derrière Taxi Driver, The Irishman et tant d’autres, qui fête ses 78 ans ce 17 novembre.

“On s’effaçait devant eux”

En 1950, Charles et Catherine Scorsese quittent le Queens et s’installent dans un petit appartement de Little Italy avec leurs deux fils, Frank et Martin. C’est dans ce trois pièces que le futur cinéaste découvre le septième art, passant la majeure partie de son temps devant la télévision ou dans les salles obscures en raison de son asthme chronique. De ce quartier pauvre et difficile qui n’a alors pas connu la gentrification, le réalisateur gardera des souvenirs inoubliables, le comparant à un village à l’atmosphère unique. Sans le comprendre, il grandit au côté de la mafia. “Je devais avoir huit ou neuf ans. Mon père me disait d’être prudent : ne parle pas à celui-ci, ne te montre pas avec celui-là. Il les considérait comme des vampires. C’était une communauté fermée, où tout le monde se connaissait. Ceux qui détenaient le pouvoir étaient faciles à identifier.

Découvrez la présentation du film The Irishman par Martin Scorsese à Rome :

Ce pouvoir irradiait de leur personne. On s’effaçait devant eux”, raconte-il dans l’ouvrage Scorsese par Scorsese. Des figures auxquelles il consacrera une partie de sa carrière avec des films comme Les Affranchis ou The Irishman.

(Photo by Jack Manning/New York Times Co./Getty Images)
(Photo by Jack Manning/New York Times Co./Getty Images)

Un adolescent tiraillé

Élevé dans la tradition catholique, Martin Scorsese songe à devenir prêtre dès l’âge de neuf ans. À quatorze ans, il débute un séminaire mais ses ambitions sont vite freinées par plusieurs découvertes. L’adolescent tombe amoureux d’une jeune fille et du rock’n’roll, qui s’apprête à révolutionner la période culturelle et les années 60. De plus en plus dissipé, Marty finit par se faire renvoyer de son lycée. S’il abandonne sa première vocation, le futur artiste demeure profondément influencé par son éducation religieuse, tiraillé entre sa culpabilité et ses désirs naissants. Anxieux, il va même jusqu’à songer au suicide. “J’ai eu ces pensées quand j’avais quinze ou seize ans, alors que je découvrais la sexualité : pensées impures, masturbation, tout ça. Je pensais que si ces impuretés continuaient, alors je devrais peut-être le faire. […] Mais ensuite, je l’ai dit en confession à mon curé, qui est maintenant mort, et il a dit : 'Non, non, non. Vous ne devez pas avoir ces pensées.' (Rires)”, confie-t-il à Playboy en 1991.

(Photo by Bernd Lubowski/ullstein bild via Getty Images)
(Photo by Bernd Lubowski/ullstein bild via Getty Images)

“La chose la plus mignonne que j’aie jamais vue”

En 1964, alors qu’il étudie le cinéma, Martin Scorsese réalise le court-métrage It’s Just Not You, Murray ! Sur le tournage, il rencontre l’apprentie actrice Laraine Marie Brennan qui suit également des cours à la New York University. Ils tombent amoureux et se marient le 15 mai 1965, alors que la jeune femme est enceinte de leur fille Catherine, qui aura Brian De Palma pour parrain. Le jeune homme s’éloigne de sa famille lorsqu’il s’installe à Los Angeles pour tenter de faire décoller sa carrière. Il entame une idylle avec Sandy Weintraub, la fille du vice-président de la Warner Fred Weintraub, et divorce de sa première épouse en 1971. À propos de leur rencontre, elle racontera, citée par Peter Biskind dans Le Nouvel Hollywood : “J’avais l’impression que Marty était la chose la plus mignonne que j’aie jamais vue. Il était potelé, avait de longs cheveux, pas de cou et il était plus petit que moi. Je me suis dirigée vers lui, me suis assise par terre. Je l’ai regardé et lui ai demandé : ‘Si j’emprunte de l’argent à mon père, pourrais-je vous emmener dîner ?’”Leur histoire dure quatre ans.

(Photo by Santi Visalli Inc./Getty Images)
(Photo by Santi Visalli Inc./Getty Images)

Le début d’une amitié indéfectible

Pour le réveillon du 24 décembre 1970, Martin Scorsese est convié à une fête où son ami Brian De Palma est également présent. Ce dernier lui présente un certain Robert De Niro, dont le visage ne lui est pas totalement inconnu.

Sa vie, sa carrière... Regardez le portrait de Robert De Niro :

À la fin du dîner, Bob [De Niro] était donc assis là. Il m’a regardé et, calmement - il était toujours très calme -, il m’a dit : 'Je te connais, je sais avec qui tu traînais'. Puis, il a cité des noms : Joey, un dénommé Curty, et deux autres types. Je lui ai demandé comment il savait ça. En fait, il s’est avéré que, à l’âge de seize ans, il traînait avec une bande de Grand Street, d’Hester Street. On ne fréquentait pas forcément les mêmes bars, ni les mêmes repaires, etc. En vérité, nos rapports étaient assez tendus avec cette bande. Mais pour nous il sortait du lot. J’avais moi aussi seize ans, à l’époque. C’était le plus gentil et le plus agréable de sa bande”, se souvient-il lors d’un entretien accordé au journaliste Richard Schickel. Cette rencontre marque le début d’une longue amitié et collaboration, qui s’avèreront salvatrices pour le réalisateur.

(Photo by Frank Edwards/Fotos International/Getty Images)
(Photo by Frank Edwards/Fotos International/Getty Images)

Confidences d’un père absent

Interrogé par le New York Times en décembre 1973, la star se confie sur sa vie de famille. Le metteur en scène connu pour son énergie débordante se montre apaisé. Il vient alors de sortir Mean Streets, récit de petites frappes en partie autobiographique dans lequel ses amis Harvey Keitel et Robert De Niro crèvent l’écran. Il est en train de se faire un nom à Hollywood et éprouve le besoin de se rapprocher de sa fille Catherine, âgée de huit ans et restée à New York alors qu’il s’est installé à Los Angeles. “Elle vit avec sa mère et son beau-père, elle va dans une école privée, et elle est heureuse, explique-t-il. Le mieux que je puisse faire est de payer pour son éducation et maintenant - depuis Mean Streets - c’est plus facile à faire. Je l’ai vue plus cette année que par le passé… Mais c’est tout nouveau pour elle de s’habituer à moi. Ma femme [Laraine Marie Brennan, ndlr.] et moi avons rompu quand Catherine avait trois ou quatre ans. Nous devons apprendre à nous connaître. Ce serait bien de l’avoir avec moi pendant un mois ou deux.” Le cinéaste transmet quoi qu’il en soit sa passion du septième art à sa fille. Par la suite, Catherine Scorsese travaillera au sein du département artistique de plusieurs films de son père, comme Casino, Les Infiltrés ou Shutter Island.

(Photo by The LIFE Picture Collection via Getty Images)
(Photo by The LIFE Picture Collection via Getty Images)

Taxi Driver est un film à coke”

Au début des années 1970, la cocaïne devient extrêmement prisée à Hollywood et Martin Scorsese se met à suivre la tendance. En 1975, ce dernier prépare l’un des films les plus importants de la décennie et du cinéma américain de manière générale. Pour Taxi Driver, il tourne dans les rues malfamées de New York, tandis que Robert De Niro passe réellement sa licence de taxi. Leur implication est totale et leur consommation de drogue est frénétique. Dans son autobiographie intitulée You’ll Never Eat Lunch in This Town Again et parue en 1992, la coproductrice du film Julia Phillips raconte : “Taxi Driver est un film à coke. Grosse pression, timing serré, budget limité, New York en plein été. Tournage de nuit. Je n’ai visité le plateau qu’une seule fois et ils étaient tous sous coke. Je ne les ai pas vus en prendre. Mais je le savais.”.

(Photo by Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images)
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“Marty a besoin qu’on lui soit dévoué corps et âme”

Lessivés par leur train de vie décadent sur le tournage de Taxi Driver, Martin Scorsese et Sandy Weintraub voient leur couple s’effondrer. Citée par Peter Biskind dans Le Nouvel Hollywood, cette dernière raconte : Cela devenait dangereux. J’ai donc dit à Marty que c’était la dernière fois que je travaillais avec lui. Je voulais me consacrer à des projets personnels. Ça a été le début de la fin entre nous. Parce que Marty a besoin qu’on lui soit dévoué corps et âme. C’est d’ailleurs son problème. Il aime les femmes libres, indépendantes, brillantes et il a en même temps besoin qu’elles lui soient entièrement dévouées. Et tout passe par le cinéma. Si on n’est pas à 100% pour son film, ça veut dire qu’on n’est pas à 100% pour lui.”

(Photo by Hulton Archive/Getty Images)
(Photo by Hulton Archive/Getty Images)

“Elle était vraiment atteinte”

Sur le tournage de Taxi Driver, Martin Scorsese a un coup de foudre pour une journaliste de 27 ans, Julia Cameron, envoyée pour l’interviewer. Leur relation provoque la méfiance de nombreux de ses collaborateurs, dont le scénariste Paul Schrader, notamment parce que la jeune femme n’hésite pas à modifier des pages du script. Ami fidèle du réalisateur depuis leur rencontre à l’université, Mardik Martin déclarera à son sujet : “Elle était jalouse de tous ceux qui approchaient Marty. Elle était possessive en diable. Marty, lui, perdait tous ses moyens lorsqu’il était avec une femme. Il n’aimait pas les femmes, il les vénérait ! Je ne me privais pas de lui dire pourtant ce que je pensais de cette cinglée.” Certains proches de la star reprochent à Julia Cameron de l’entraîner dans son addiction à la cocaïne. Un témoin anonyme affirmera : “Elle était vraiment atteinte. Mettez-vous deux grammes dans le nez chaque jour et vous comprendrez !” Les tourtereaux se marient le 30 décembre 1975. Le 6 septembre 1976, ils accueillent une petite fille prénommée Domenica. Elle deviendra par la suite réalisatrice et comédienne, et jouera notamment dans Les Nerfs à vif et Le Temps de l’innocence.

(Photo by Frank Micelotta/Getty Images)
(Photo by Frank Micelotta/Getty Images)

La descente aux enfers

Révélé par Mean Streets et reparti avec la Palme d’or du Festival de Cannes pour Taxi Driver, Martin Scorsese entame le tournage de New York New York en 1976. Grisé, il continue de flirter dangereusement avec la drogue en préparant cette comédie musicale ambitieuse, hommage à l’âge d’or hollywoodien. Sa consommation de cocaïne manque de lui coûter la vie. “Je serais toujours reconnaissant aux Français de m’avoir offert ce prix, mais aussi de m’avoir révélé à quel point j’étais un perdant. Je me souviens que c’est, quelques jours après la sortie du film, que j’ai commencé à jouer avec la drogue sur le tournage de New York, New York. C’était le début d’une descente aux enfers de deux ans dont j’ai peiné à sortir vivant”, se souviendra le cinéaste, asthmatique depuis ses trois ans. Le tournage est éprouvant, désorganisé, et le budget explose. Sa liaison avec Liza Minelli, partenaire de Robert De Niro à l’écran, provoque l’effondrement de son couple avec Julia Cameron en janvier 1977, après un an de mariage.

(Photo by Bettmann via Getty Images)
(Photo by Bettmann via Getty Images)

Un pronostic vital engagé

En mai 1978, Martin Scorsese se rend au Festival de Cannes pour promouvoir le documentaire musical The Last Waltz. Alors qu’il enchaîne les entretiens, il fait une pause et lance : “Pas de cocaïne, pas d’interview”. La consommation du réalisateur atteint des sommets, à tel point qu’il envoie un jet privé à Paris pour se ravitailler. Quelques mois plus tard, en septembre 1978, le jeune prodige du Nouvel Hollywood touche le fond. Alors qu’il participe au Festival du film de Telluride aux côtés de sa nouvelle compagne Isabella Rossellini et de Robert De Niro, il fait un malaise. Rapatrié en urgence à New York, le cinéaste apprend qu’il est en train de faire une hémorragie interne et que son pronostic vital est engagé. “J’étais tombé à environ 49 kilos, confie-t-il au Hollywood Reporter en 2016. Ce n’était pas seulement d’origine médicamenteuse - l’asthme y était aussi pour beaucoup. Je suis resté à l’hôpital pendant 10 jours et 10 nuits et les médecins ont pris soin de moi, et j’ai pris conscience de ne pas vouloir mourir et gâcher [ma vie].”

(Photo by Fotos International/Getty Images)
(Photo by Fotos International/Getty Images)

Le soutien précieux de Robert De Niro

Alors qu’il est en convalescence, le metteur en scène peut compter sur la présence de Robert De Niro. Ce dernier le motive à se remettre au travail après l’échec cuisant de New York New York. Il lui propose de transposer à l’écran l’autobiographie du boxeur Jake LaMotta, intitulée Raging Bull. Le cinéaste se montre hésitant, notamment parce qu’il ne connaît absolument rien au noble art. Au cours d’une visite, le comédien lui lance : “On le fait ou non ?” Un projet salvateur pour Martin Scorsese, qui se reconnaît dans les travers du sportif. “J’ai dit oui. J’ai finalement trouvé le point d’attrait - l’autodestruction, la destruction des gens autour de vous, juste pour le plaisir. J’étais Jake LaMotta”, déclarera-t-il. Résultat : Raging Bull permet à Robert De Niro de décrocher l’Oscar du Meilleur acteur, et est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands films de tous les temps.

(Photo by Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images)
(Photo by Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images)

“Il avait besoin de cette rage”

En 1977, alors qu’il s’enfonce dans son arrogance et ses addictions en préparant New York New York, Martin Scorsese entame une liaison avec Isabella Rossellini, à la suite d’une interview menée par l’actrice pour la télévision italienne. Un an plus tard, ils se mettent en ménage lorsque le réalisateur est au plus mal. Le 30 septembre 1979, ils se disent “oui” à la mairie de Bracciano, près de Rome, alors que le tournage de Raging Bull est en pause. Si le metteur en scène est sur la voie de la guérison, la colère continue de l’animer. “Il avait besoin de cette rage, comme d’un carburant pour sortir du lit et affronter le monde. S’il n’avait pas cette attitude de combattant prêt à en découdre, je pense qu’il n’aurait pas eu la force et se serait senti débordé - parce qu’il est très petit et sujet aux crises d’asthme”, écrira la fille d’Ingrid Bergman et Roberto Rossellini dans ses mémoires intitulées Quelque chose de moi. L’artiste se montre parfois extrêmement jaloux avec sa compagne, notamment lorsqu’elle fait la couverture de Vogue en mars 1982, où son visage apparaît en gros plan. “‘Tu t’es demandé si ça me ferait plaisir de voir des inconnus te reluquer avec concupiscence sur tous les kiosques ?’ J’ai adoré sa réaction”, racontera-t-elle.

(Photo by Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)
(Photo by Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)

Une rupture douloureuse

Martin Scorsese aborde le début des années 80 avec hésitation. Son tiraillement intérieur est toujours présent. Il hésite à se reconvertir dans des documentaires religieux mais tourne finalement la comédie noire La Valse des pantins. Au cours de cette période d’incertitude, où les idéaux politiques de la décennie précédente ont disparu, son mariage avec Isabella Rossellini bat de l’aile. Leur divorce est prononcé en 1982. “Notre séparation m’a fichu par terre. Je me suis trouvé un psy et j’ai commencé une thérapie très intense, cinq jours par semaine, plus les coups de téléphone le week-end”, confiera-t-il à l’écrivain Peter Biskind.

(Photo by Oliver Morris/Getty Images)
(Photo by Oliver Morris/Getty Images)

Un nouvel élan

Durant la post-production de La Valse des pantins, la star fait la connaissance de Barbara De Fina, sa quatrième épouse. Le couple se marie en 1985 et si leur union se termine six ans plus tard, ils demeurent étroitement liés par le travail. Entre La Couleur de l’argent et Silence, Barbara De Fina produit onze films du cinéaste. C’est à ses côtés que ce dernier surmonte une décennie compliquée et connaît un retour triomphant sur le devant de la scène avec des œuvres comme Les Affranchis et Les Nerfs à vif. Interrogé par Bertrand Tavernier pour L’Express en 1987, il explique : “C’est sans doute mon mariage qui m’a permis de devenir plus optimiste, moins désespéré. C’est quand même la quatrième fois que j’essaie !”

(Photo by Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)
(Photo by Ron Galella/Ron Galella Collection via Getty Images)

Une relation passionnelle

L’une des histoires les plus solides que Martin Scorsese a connue est avec Zoe, un bichon frisé qui l’a accompagné pendant 25 ans sans jamais le quitter. Interrogé par David Letterman durant la promotion de La Couleur de l’argent, il se confie sur sa relation fusionnelle avec son chien et déclare : “Ce fut une révélation parce que toute ma vie j’ai souffert d’asthme et d’allergies et que je n’ai jamais pu approcher les animaux. Puis Zoe est arrivée et ma vie a changé. La plupart des allergies ont diminué - l’asthme aussi. Surtout, elle m’a appris à être patient et altruiste. Être capable de faire face à des animaux comme ça est quelque chose que je n’aurais jamais imaginé faire dans ma vie. Pour autant, je reste toujours allergique aux chats.”

(Photo by David Nivière/Kipa/Sygma via Getty Images)
(Photo by David Nivière/Kipa/Sygma via Getty Images)

Le cinéma avant l’amour

Au cours de l’été 1989, Martin Scorsese entame une liaison avec la comédienne Illeana Douglas, alors qu’il vit toujours avec Barbara De Fina. Leur histoire dure huit ans et là encore, le metteur en scène ressent le besoin d’y mettre un terme. Au cours d’une interview réalisée quelques années plus tôt, en 1983, il faisait d’ailleurs déjà part de ses regrets vis-à-vis de ses relations sentimentales : “Quand je remonte dans mon passé, je regrette, par exemple, de n’avoir pas su mener à son terme telle ou telle relation amoureuse. Mais si j’avais sacrifié mon travail, si j’avais cédé à l’une ou à l’autre de ces femmes, je les haïrais. Je n’y aurais gagné que d’être un peu plus malheureux parce qu’en tant que cinéaste, je n’aurais pas accompli ce que je désirais.”

(Photo by The LIFE Picture Collection via Getty Images)
(Photo by The LIFE Picture Collection via Getty Images)

Un cinquième et dernier mariage

Alors que son histoire avec Illeana Douglas bat de l’aile, Martin Scorsese rencontre Helen Morris en 1995. Cette dernière, passionnée de littérature, travaille dans le milieu de l’édition et ne s’intéresse pas au cinéma. Ils deviennent amis et elle se charge d’éditer le livre de recettes de Catherine Scorsese, la mère de l’artiste. Au cours de l’été 1996, ce dernier l’invite au Maroc sur le tournage de Kundun, où leur histoire d’amour débute. Ils se marient le 22 juillet 1999, quatre mois avant la naissance de leur fille Francesca, le 16 novembre 1999. Profondément marqué par le décès de sa mère en 1997, la star semble avoir enfin trouvé une partenaire pour le reste de sa vie.

(Photo by Jim Spellman/WireImage via Getty Images)
(Photo by Jim Spellman/WireImage via Getty Images)

Un artiste casanier

Lorsqu’il n’est plus sur un tournage, Martin Scorsese aime désormais passer le plus clair de son temps en famille. Il s’est rapproché de ses filles et vit toujours avec Helen Morris. En 2016, le cinéaste - alors âgé de 74 ans et profitant de sa grande demeure new-yorkaise située sur l’Upper East Side - déclare : “Entre les films, il y a des jours où il m’arrive de ne rien faire à part me lever et lire. Mes filles me rendent visite, et parfois il y a un invité pour dîner - mais c’est tout. Et quand le travail reprend, il est temps de rompre douloureusement avec tout cela.” Le temps de l’apaisement est enfin venu.

(Photo by Vittorio Zunino Celotto/Getty Images for Netflix)
(Photo by Vittorio Zunino Celotto/Getty Images for Netflix)