Michel Polnareff humilié par ses parents pendant son enfance : "Ma mère m’habillait en petite fille"
Avec "Michel Polnareff, la soirée événement", France 2 rendra hommage à l'emblématique chanteur aux lunettes blanches ce mardi 6 décembre 2022. L'artiste, qui a fêté ses 78 ans, a eu une enfance un peu particulière, qui est à l'origine de son style androgyne...
De Michel Polnareff, on connaît les célèbres lunettes blanches – qu'il porte par peur de devenir aveugle – ou encore les tubes "Lettres à France", "Goodbye Marylou" ou encore "Love Me, Please Love Me". Mais son enfance est longtemps restée un mystère, avant qu'il ne se décide à aborder le sujet dans "Spèrme", son autobiographie sortie aux éditions Plon, et dans laquelle il évoque son enfance sans le moindre tabou.
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Un père violent durant son enfance
Michel Polnareff est le fils de Leib Polnareff (connu sous le nom de scène Léo Poll), musicien juif ashkénaze russe, né à Odessa et réfugié à Paris en 1923, et de Simonne Lane, danseuse originaire de Lennon dans le Finistère. Résultat, il grandit dans le monde de la musique et son père lui impose de se mettre au piano dès l'âge de 4 ans. Quelques années plus tard, à l'âge de 12 ans, il reçoit le premier prix de solfège du Conservatoire de musique de Paris, mais derrière son talent, se cachent des violences familiales : "Mon père m'a mené la vie dure et m'a refusé l'enfance. Il a toujours attendu de moi la perfection et je me suis ingénié à le satisfaire dès mes 4 ans : dix heures quotidiennes face au clavier (du piano)", raconte-t-il.
Il évoque son enfance sous "la menace des représailles et leur cuisante expression", "à coups de gifles ou de ceinturon", son interdiction "de jouer dans la rue avec les autres gosses du quartier", et précise : "Durant toute ma jeunesse et plus tard encore, j'ai payé les pots que je n'avais pas cassés (...) Mon père m'a systématiquement interdit tout ce qui pouvait nourrir mon plaisir, mon inspiration."
Une relation de tendresse avec sa mère
Toutefois, Michel Polnareff a pu compter sur le soutien de sa mère, qui subissait elle aussi les violences de son époux. "Si je n'ai pas eu une enfance très heureuse, ma mère non plus n'a pas connu le bonheur. Notre dénominateur commun était mon père, avec qui il n'était pas facile de vivre." Simonne a été emportée par la maladie, alors que le chanteur avait 30 ans : "Mon père m'avait caché la gravité de son cancer, qui s'était généralisé. Je ne voulais pas y croire et encore moins l'accepter. (...) Je voulais croire que moi, j'avais les moyens de la sauver. J'avais loué le jet privé de Liz Taylor pour l'emmener voir les plus grands spécialistes européens. (...) Partout où nous étions reçus, la même sentence : trop tard."
Le chanteur a tout fait pour sauver sa mère, même si cette dernière était une part de son enfance assez particulière : "Quand j’étais petit, ma mère m’habillait en petite fille", a-t-il confié à l'antenne d'Europe 1. Une expérience connue également par Marc Lavoine. Il se souvient d'ailleurs d'un souvenir difficile lié aux vêtements. À l'âge de 15 ans, le jeune Michel est invité à la salle Pleyel à Paris, sélectionné pour le prix Leopold-Bellan qui récompense les jeunes concertistes virtuoses. Mais pour assister à la cérémonie, ses parents exigent qu'il s'habille "comme un garçon de 7 ans", lui qui en avait alors plus du double. "C’était une des hontes de ma vie. J’en ai eu d’autres. Quand j’étais petit, ma mère m’habillait en petite fille, donc là c’était déjà un progrès : j’avais des petites culottes de garçon. Evidemment, je ne me sentais pas du tout bien, mais la bonne nouvelle, c’est que je gagnais le concours !", se souvient-il, avant d'ajouter au sujet de sa mère : "Je ne sais pas si elle faisait ça pour attendrir le jury."
Une attitude qui a peut-être forgé l'androgynie de Michel Polnareff, aujourd'hui reconnaissable en toute occasion grâce à son look si particulier.
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