Migrants : Macron tente une méthode à la découpe

Un migrant afghan à Usnarz Gorny, en Pologne, le 20 août 2021.
Un migrant afghan à Usnarz Gorny, en Pologne, le 20 août 2021.

Emmanuel Macron a compris que, s?il voulait à la fois marquer des points sur la scène européenne et dans la campagne présidentielle française, il devait obtenir des résultats là où tous ses prédécesseurs ont échoué depuis 2016 : la gestion commune des migrations et des frontières. Le pacte migratoire est le dossier bloqué, symbole de l?impuissance européenne, de ses divisions, et, de surcroît, le terreau populiste qui permet, d?Éric Zemmour à Viktor Orban, de fabriquer cet ennemi de l?intérieur que les « vraies nations » doivent combattre.

Le chef de l?État analyse parfaitement la carte politique du moment. La droite n?a cessé de lui reprocher sa faiblesse sur le « régalien ». C?est donc par des actes qu?il doit répliquer à Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Marine Le Pen. Il a ainsi mis au point, avec ses équipes, en particulier avec Gérald Darmanin, une nouvelle approche pour tenter de faire progresser l?adoption de cette réforme européenne de l?asile.

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Point n° 1 : filtrer les entrées

Plutôt que d?aborder la totalité des textes qui composent ce pacte migratoire, Emmanuel Macron et Gérald Darmanin vont découper la réforme en trois blocs, la France se chargeant de faire adopter un premier pan de la réforme. Puis « on laissera six mois à un an, le temps d?évaluer l?entrée en vigueur de ce premier bloc, avant que d?autres présidences tournantes ne se chargent de faire adopter le deuxième b [...] Lire la suite