Nanni Moretti : « Il est temps que la gauche italienne retrouve son identité »

Nanni Moretti, devant et derrière la caméra pour son quinzième film, « Vers un avenir radieux ».  - Credit:Le Pacte films
Nanni Moretti, devant et derrière la caméra pour son quinzième film, « Vers un avenir radieux ». - Credit:Le Pacte films

Après le sombre et déroutant mélodrame Tre Piani (2021), Nanni Moretti renoue avec un genre qui lui va bien, l'autofiction fantaisiste, dans laquelle il n'épargne pas son alter ego, Giovanni [le vrai prénom de Moretti, NDLR], qui n'arrive pas à finir son film. Vers un avenir radieux évoque, dans les années 1950, le bon temps du Parti communiste italien à travers la vie d'un couple de militants. Ça tombe mal : les chars soviétiques viennent d'envahir Budapest, le 4 novembre 1956, pour mater la rébellion populaire et un cirque hongrois est de passage dans les faubourgs de Rome.

De plus, tout va mal dans la vie de Giovanni : sa femme (la fidèle Margherita Buy) le quitte pour produire le film d'un pseudo-Tarantino, son producteur (Mathieu Amalric) le plaque et sa fille vit avec un sexagénaire polonais. Cinecitta a disparu, remplacé par les plateformes de streaming, dirigées par des extraterrestres qui ne parlent que de chiffres et jurent sans cesse « What the fuck ». Adieu la dolce vita !

À LIRE AUSSIFestival de Cannes 2023 : nos coups de cœur et nos coups de griffeComme dans Journal intime, Nanni Moretti dévoile ses états d'âme, ses regrets, ses réflexions dans un monde qui ne tourne plus rond. Par chance, il le fait avec humour, en se moquant de lui-même avec des phrases sentencieuses sur la politique et le cinéma qui n'intéressent sans doute plus personne. Face à cette époque qui lui échappe, il nous chuchote aujourd'hui : Carpe diem ! De passage éclair à Par [...] Lire la suite