Nous ne voulons plus des mauvais garçons

Nous ne voulons plus des mauvais garçons

C’était il y a vingt ans. À l’époque où Shazam n’existait pas et où nous demandions à nos potes “Tu connais le titre de la chanson trop stylée qui commence avec des violons et qui fait tu-tu-tu-lu-lu-lu-lu, tu-lu-lu-lu wiii-on-wiii-on ?“ En 2004, Britney Spears débarquait avec son hit ultime, “Toxic“, et nous transformait malgré nous en petites complices du patriarcat. Eh oui, comment appeler des adolescentes qui se trémoussent sur ces paroles, “Bébé, ne vois-tu pas que j’appelle ? / Un mec comme toi devrait porter un avertissement / C’est dangereux, je suis en train de craquer / Il n’y a pas d’issue, je ne peux pas attendre / J’ai besoin de ma dose, bébé, donne-la-moi / Tu es dangereux, j’adore ça“ ? Dans cette chanson, musicalement parfaite et absolument entraînante, la popstar incarne une femme accro à un homme toxique. Alors oui, elle a conscience du problème puisqu’elle répète treize fois et demie les mots “dangereux“ et “toxique“ (j'ai compté). Toutefois, le vrai problème, c’est qu’elle en redemande, jusqu’à le supplier in fine de bien vouloir “l’intoxiquer“. Pin-pon ! Pin-pon ! J’entends déjà celles et ceux qui s’insurgeront : “Chloé, Voyons ! Il ne s’agit que d’une chanson !“ Oui. Et je continue de remuer quand elle passe en soirée. Mais cette chanson a profondément marqué la culture des années 2000, laquelle a largement fait l’apologie des violences amoureuses. En 2004, toujours, combien d’entre nous ont chanté ces paroles de K.Maro - “Je veux un homme like you / Bad (...)

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