Les nouveaux contrats amoureux

Amitiés érotiques, mariages à durée déterminée, histoires programmées... Comment s'engage-t-on au temps des applis et des stratégies affectives ? Le point sur les nouvelles façons de vivre nos désirs.

Depuis vingt ans, la sociologue des émotions Eva Illouz scrute les effets du capitalisme sur les relations amoureuses, et le titre de son dernier essai, publié juste avant la Saint-Valentin, n'est pas très optimiste : « La Fin de l'amour. Enquête sur un désarroi contemporain » (éd. Seuil). Car, selon elle, nous passons plus de temps à vivre des « non-relations » que des comédies romantiques, et l'amour hante désormais nos vies « à la façon du spectre ». Nous serions transformés en zombies affectifs partageant une étreinte via Tinder avec le même détachement qu'une fashionista piochant un jean chez H&M qu'elle ne mettra qu'une fois. L'amour au temps des applis ? « Un domaine où règnent la confusion, l'incertitude, voire le chaos », écrit la chercheuse. En raison d'un nouveau cocktail explosif : « revendication de l'autonomie affective » et « modernité hyper-connectée marquée par la formation de quasi-relations ou liens sociaux négatifs : le coup d'un soir, la baise sans préliminaires et sans sentiments, le plan cul régulier, le plan cul plus, les passades, le copain de baise, le casual sex, le cybersexe sont quelques exemples des expressions employées pour désigner des relations définies comme éphémères, avec peu ou pas d'implication de la part du sujet, souvent dépourvues de sentiments et contenant une forme d'hédonisme autocentré où l'acte sexuel se présente comme le seul ou principal objectif ». Bref, beaucoup de sexe, et...

Lire la suite de l'article sur Elle.fr

A lire aussi