Ouïghours : l’industrie textile au pied du mur
Quatre géants de la mode sont accusés d'utiliser des textiles issus du travail forcé des Ouïghours. Explications.
L’étiquette qui gratte
« Recel de réduction en servitude, de traite des êtres humains et de génocide »… Au risque d’un débat judiciaire sur ces chefs d’accusation, les ONG Sherpa, Éthique sur l’étiquette et l’Institut ouïghour d’Europe frappent fort avec cette plainte déposée le 8 avril auprès du tribunal judiciaire de Paris contre quatre groupes de l’habillement. Et pour cause. Comme l’indiquent les témoignages venus s’ajouter au rapport Aspi* paru en 2020, Uniqlo France, Inditex (Zara, Bershka…), SMCP (Sandro, Maje…) et Skechers collaborent toujours avec des producteurs de coton du Xinjiang, où plus de 80.000 Ouïghours provenant des camps de redressement politique chinois (dit « de formation » par les autorités) travaillent de force. Et – faut-il le préciser – à moindre coût.
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Génération pression
L’U.E. n’ayant pas, contrairement aux États-Unis, interdit ce coton sale, d’autres plaintes suivront partout en Europe. « Si elles sont recevables, les multinationales ne pourront plus se cacher derrière des déclarations ou une chaîne de production éclatée pour se déresponsabiliser de leur participation à des crimes contre l’humanité, nous explique l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. La puissance de la notion de recel est de faire appliquer, de facto, la loi sur le devoir de vigilance qui sera votée par...
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