<p>Chronique - C'est la vie</p> - Fury room, un lieu conçu pour casser, se défouler
Notre chroniqueuse a découvert les joies de la destruction dans un environnement adapté.
On l’a découvert : certains commerces relèvent du salut public. Les pâtisseries, les bars, les cinémas, les salles de gym... Aujourd’hui, il ne nous reste plus que la bouffe ; les choux à la crème pour la douceur, la vodka du frigo contre le stress. Entre nos quatre murs. Flippant. OK, on peut aller s’épuiser en un jogging effréné autour du pâté de maisons. Mais se défouler vraiment ? Evacuer la rage. Sortir la haine. Hurler le ras-le-bol. Tuer l’ennui, la solitude. La Fury Room est faite pour ça. En plein Paris, dans la rue des filles de joie, tu paies – pas cher – pour dégager les tensions. Vingt-cinq euros les dix minutes. Jusqu’à 140 euros les vingt minutes. Seul, à deux, à quatre. Enfermé dans une pièce au sous-sol, dans la pénombre. A toi les marteaux, les battes, les cannes de golf, les masses... qui vont fracasser les écrans, les imprimantes, les buffets, la vaisselle, les chaises, les lampes...
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Il y a la formule « Housebreaker », pour celui ou celle qui n’en peut plus de cuisiner, de nettoyer pour tout le monde sans un merci ; la formule « Madhouse », pour les torturés du boulot, du patron... Tu peux apporter des photos pour mieux « incarner » l’objet du défoulement. Il y a même le tarif « Fury Kid » (6-12 ans !), contre les parents, les profs, le monde entier. Madhouse est plus cher. Il faut croire que quand tu démolis ton collègue, ton boss, bref, ton gagne-pain, le bénéfi ce compensatoire est plus grand. C’est comme en psychanalyse : plus tu sors tes traumas, plus tu paies. Et plus tu paies, plus tu sors tes traumas. Pour les plus riches et leurs problèmes de riches, il y aura bientôt la « Fury Executive » : des vraies cloisons à(...)