Paris Hilton : retour sur la vie dorée d’une icône pop
C’est la première influenceuse, celle par qui tout a commencé. Le culte de la personnalité, les selfies, la frénésie des paparazzis. Retour en images sur la vie d’une it-girl au passé trash, symbole d’une fascination qui la dépasse. Au début des années 2000, la planète people ne tourne qu’autour de Paris Hilton. La jeune héritière aux cheveux platine et à la moue boudeuse fascine le monde entier. En jet-setteuse aguerrie, elle fait vivre le monde de la nuit. On la voit constamment dans les soirées bling-bling avec Lindsay Lohan et Britney Spears. Immortalisé sous les flashs, le trio iconique de la pop culture écume les fêtes du gratin hollywoodien. En Juicy Couture et chihuahua sous le bras, elle incarne pendant des années l’idéal de la jeunesse dorée shootée aux soirées mondaines. Le monde s’intéresse à elle quand David LaChapelle la photographie pour « Vanity Fair ». Exposée au grand jour, l’héritière rebelle fait un doigt d’honneur à son exigeante famille, en mini-jupe dans le salon luxueux de son grand-père.Pionnière de la pop-cultureLa gloire vient en 2003 quand Paris Hilton et sa meilleure amie Nicole Richie jouent les écervelées dans « The Simple Life ». La télé-réalité montre les deux starlettes dans la campagne de l’Arkansas, où elles vivent chez une famille d’accueil locale. C’est ce personnage de blonde superficielle qui lui colle à la peau aujourd’hui encore. Grâce à sa catch-phrase « That’s hot », qui a notamment inspiré le « Allô » de Nabilla, l’héritière imprime sa marque partout. T-shirts, mugs, sacs, rien ne lui échappe. Car avant d’être une reine de la jet-set, Paris Hilton est une businesswoman. Comme ses riches ancêtres, la jeune femme veut construire un empire pour ne rien devoir à personne. Avec cinquante boutiques et dix-neuf lignes de produits dérivés à son effigie, elle a cumulé des bénéfices atteignant trois milliards de dollars. On peut facilement dire que Paris Hilton est avant-gardiste. Elle créé elle-même un phénomène qui nous semblerait aujourd’hui banal. Au début du millénaire, la bimbo filme tous ses faits et gestes et offre constamment son image à la presse. Habituée des objectifs, elle les intègre à sa vie quotidienne à l’époque où les réseaux sociaux n’existent pas. Vingt ans plus tard, on lui reproche d’avoir inventé un monstre, celui du narcissisme. Paris Hilton a créé une marque autour de sa propre personne et nombreuses sont celles qui l’ont imitée. Les influenceuses les plus célèbres lui doivent tout. Dans son sillage, on trouve une Kim Kardashian encore inconnue du grand public, qu’elle forme à la recette du succès à coup de sorties remarquées. Mais la notoriété du clan Kardashian l’éclipse peu à peu, lorsque leur émission de téléréalité explose en 2007. Paris Hilton est relayée au second plan et s’accroche aux bribes du succès. Dans les années 2010, elle tente sa chance au cinéma, se lance même dans la musique et dans la parfumerie. En 2011, sa nouvelle téléréalité « The World According to Paris » diffusée sur Oxygen ne rencontre en rien le succès de « L’incroyable famille Kardashian ». Le public se lasse des strass et des mondanités de la blonde et préfère les sorties des cinq sœurs explosives. Paris Hilton se réinventeLe renouveau a lieu en 2013, quand la réalisatrice Sofia Coppola s’intéresse à la vie fascinante des célébrités dans son film « The Bling Ring ». Dans les quartiers chics de Beverly Hills, un groupe d’ados braquent des maisons de stars. Pour la réalisation du film, inspiré d’une histoire vraie, la réalisatrice se rapproche de Paris Hilton, qui lui ouvre les portes de sa villa non sans un avertissement : « ne brûlez pas ma maison ». Dans le long-métrage à l’esthétique léchée, les cambrioleurs menés par Emma Watson se baladent dans l’immense manoir floqué du visage de son hôte partout où leur regard se pose. Cette intrusion dans la vie de la star relance l’intérêt du public. Profitant de cette publicité, Paris Hilton se lance ensuite dans une nouvelle carrière. L’icône people abandonne les survêtements en peau de pêche et s’adonne à une carrière de DJ. Convoitée par les plus grandes boites de nuit, elle touche des cachets faramineux pour faire danser les foules sur des sons électro. En plus de vingt ans d’exposition médiatique incessante, les frasques nocturnes de la blonde à la voix mielleuse ont laissé des cicatrices. À seulement dix-neuf ans, elle paie le prix de la célébrité quand son ex-compagnon Rick Salomon diffuse une sex-tape à son insu. Bouleversée, elle compare l’évènement qui l’a éloignée de sa famille à un viol. Paris Hilton a aussi des côtés sombres. Incapable d’accorder sa confiance aux autres, elle avance seule malgré quelques romances qui lui ont laissé un goût amer, dans le seul but d’égaler la fortune de son arrière-grand-père. Depuis quelques temps, celle qui fête aujourd’hui son quarantième anniversaire a trouvé une nouvelle cause. Brisée par un enlèvement quand elle avait dix-sept ans et des mauvais traitements dans un internat, la Provo Canyon School, elle défend les adolescents abusés par les centres de redressement pour jeunes. Dans son documentaire « This is Paris » (2019), la it-girl laisse de côté son personnage édulcoré pour jouer son propre rôle, celui d’une femme abusée.