Patients sous respirateurs non exemptés de coupures: après Macron, Matignon recadre à son tour Enedis

Les propos du porte-parole d'Enedis lundi soir sur BFMTV - affirmant que les personnes à haut risque vital n'était pas considérées comme clients prioritaires par les préfectures et pourraient être concernées par d'éventuelles délestages - ont eu le don d'énerver le sommet de l'Etat. Selon nos informations ce mardi en effet, Matignon a contacté la société pour un recadrage, après qu'Emmanuel Macron l'a lui-même rabrouée depuis Tirana ce mardi matin.

L'entourage d'Elisabeth Borne a ainsi commenté auprès de BFMTV la prise de parole intempestive du porte-parole du fournisseur d'électricité, Laurent Méric: "En faisant cette sortie, il a agacé le Président et la Première ministre".

Matignon goûte peu le scénario d'Enedis

Pour comprendre la séquence, il faut revenir quelques heures en arrière. Lundi soir, sur le plateau de BFMTV, Laurent Méric a lâché: "Les personnes qui sont à haut risque vital ne font pas partie des clients prioritaires définis par les préfectures".

Autrement dit, tandis que la production d'électricité historiquement basse laisse craindre une saturation du réseau notamment en janvier et des coupures de courant localisées et ponctuelles pour y faire face, les foyers des personnes sous respirateur artificiel pourraient donc être frappés par ces délestages.

Laurent Méric a invité les patients concernés à se signaler auprès des Agences régionales de santé afin qu'Enedis les joigne deux jours avant le délestage, et puisse les acheminer le cas échéant "dans un endroit qui ne sera pas délesté".

Matignon a visiblement peu goûté ce scénario, et l'a dit très directement à Enedis. Si on ignore la teneur exacte des échanges, l'entourage de la Première ministre a confié à BFMTV: "On ne va évidemment pas laisser des gens en situation de santé complexe dans cette situation. On les répertorie département par département. Ces 4000 personnes sont identifiées et répertoriées".

"On fait notre travail d'anticipation en responsabilité, en précisant toujours que ce sont des hypothèses", a poursuivi l'entourage d'Elisabeth Borne.

Le propos du gouvernement "déformé"

Chacun à sa tâche donc. Une consigne qui fait écho à la colère exprimée par Emmanuel Macron ce mardi au détour d'un micro tendu à Tirana, en Albanie, où il participe à un sommet européen.

"Le rôle du gouvernement, des ministres, des opérateurs, c'est de faire leur travail pour fournir de l'énergie, c'est tout", a-t-il lancé, ajoutant: "Le travail d'EDF, c'est de faire tourner les centrales. Le travail du gouvernement, c'est qu'il y ait une planification. (...) Les scénarios de la peur, pas pour moi!"

Un membre de l'exécutif a encore déploré auprès de BFMTV: "Le rationnel qui a été exposé par le gouvernement se retrouve déformé à cause de cette sortie"

Article original publié sur BFMTV.com