Patrimoine : la lente renaissance du château de Bagatelle

Les premières mentions de la maison de Bagatelle remontent aux années 1720. A cette époque, cette imposante demeure de campagne, située dans le bois de Boulogne, appartient à la maréchale d’Estrées. Elle en fait un lieu de rendez-vous galant pour la cour. Le régent Philippe d’Orléans y amène ses maîtresses, les parties fines s’y succèdent, les intrigues s’y nouent. Sous Louis XV, Madame de Monconseil, nouvelle occupante des lieux vers 1746, en fait davantage un lieu de divertissement bon enfant, où elle donne des fêtes champêtres et des représentations de théâtre.

Le comte d’Artois (frère benjamin de Louis XVI et futur Charles X) acquiert Bagatelle en 1775. Deux ans plus tard, alors que sa belle-sœur Marie-Antoinette, dont il est très proche, le raille pour n’avoir toujours pas entamé de travaux, le comte d'Artois gage cent mille francs qu’il parviendra à construire entièrement un château à la place de la maison, avant le retour prévu de la reine à Versailles. Pour gagner son pari, le prince ne recule devant rien : il emploie nuit et jour neuf cents ouvriers et fait saisir sur les chemins toutes les voitures chargées de pierres de taille, chaux et plâtre. La "folie d’Artois" est achevée en 64 jours, en novembre 1777.

Vingt-cinq ans après son acquisition en 1810 par Napoléon Ier, le domaine de Bagatelle est vendu à Richard Seymour-Conway, communément appelé Lord Hertford. Ce richissime collectionneur britannique entreprend de grands travaux pour faire du château un temple de l’art (...)

(...) Cliquez ici pour voir la suite